Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que « la protection de la propriété culturelle, qu'elle soit intellectuelle, artistique ou scientifique, est une condition fondamentale pour l'émergence d'un environnement propice à la préservation des droits des créateurs, des investisseurs et des hommes et femmes de culture ». Sellal, qui présidait un forum international sur la propriété culturelle, a estimé que la destruction des CD contrefaits « est le moyen d'aller vers une économie de savoir et de culture intégrée et durable. ». Lors de ce forum, organisé en présence de ministres, de cadres supérieurs de l'Etat, d'ambassadeurs et représentants d'instances internationales en charge des droits d'auteur, Sellal a rendu hommage aux artistes, intellectuels et créateurs présents dans la salle, estimant que le soutien qui leur est apporté s'inscrit dans le cadre de l'appui aux efforts de rayonnement de la culture algérienne. « Si ces supports contrefaits, que nous détruisons aujourd'hui, avaient été vendus, leur prix de vente aurait été dérisoire par rapport au génie et à l'effort du créateur de l'œuvre et ne correspondrait pas à l'apport du producteur qui l'a soutenu », a-t-il ajouté. « Le gouvernement défendra la dignité et les droits des artistes et s'emploiera à encourager l'innovation et la création et à lutter contre toute forme de contrefaçon et de piratage et contre toute atteinte aux droits des autres. Nous devons être irréprochables dans ce domaine, régi par des lois internationales, si nous voulons que notre pays intègre la marche du progrès et du développement et élargisse ses échanges culturels et économiques avec le monde », a insisté le Premier ministre. Après avoir salué « les résultats positifs » réalisés en matière de « lutte contre la fraude en matière d'importation », Sellal a affirmé que « les efforts de lutte contre la fraude contrecarrent les desseins de certaines parties ». Il a salué les efforts de création des artistes algériens et rassuré ces derniers sur la défense de leurs droits légitimes. Le Premier ministre a évoqué à ce propos la Constitution amendée qui conforte la liberté d'expression et la liberté de création dans le domaine des arts et des lettres. Il a cependant indiqué que « cette liberté d'expression doit tout de même respecter les valeurs et les principes qui fondent notre personnalité et doit valoriser notre patrimoine ». Il a par ailleurs soutenu le ministre de la Communication qui agit, dira-t-il, « dans le respect des lois de la République ». A propos des chaînes de télévision privées qui émettent en Algérie, il a mis l'accent sur la nécessité impérieuse de se soumettre à la déontologie de la profession. Il n'a pas manqué aussi d'évoquer la situation économique de l'Algérie qui, selon lui, « ne souffre pas de déficits importants malgré la chute des prix du pétrole ». Dans son intervention, Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, a pris à témoin le corps diplomatique accrédité à Alger et les invités de l'ONDA sur cette position ferme de l'Algérie. Les Services de sécurité en première ligne Dalila Hamou, représentante de l'OMPI (Office mondial de la propriété intellectuelle), a félicité l'Algérie pour sa prise de conscience de la nécessité de défendre la propriété intellectuelle dans un monde en bouleversement marqué par l'évolution fulgurante des moyens de communication et des changements apportés par la mondialisation. De son côté, Eric Baptiste, président du conseil d'administration de la confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs, a remercié les autorités algériennes pour leur engagement. Il a déclaré notamment que la confédération soutient l'Algérie dans la défense des droits des acteurs de la vie artistique et culturelle, qu'ils soient cinéastes, photographes, écrivains, plasticiens, compositeurs ou musiciens. Il a salué également le rôle des services de sécurité pour les actions entreprises pour la protection intellectuelle. Samuel Mbande, président de l'alliance panafricaine des auteurs compositeurs de musique, s'est dit « impressionné par le nombre et la qualité des personnalités algériennes présentes à cette journée ». Onze ministres et le wali d'Alger étaient présents pour prouver l'engagement des autorités dans la défense des droits de la propriété intellectuelle. En effet, Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, Hamid Grine, ministre de la Communication, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, Nourredine Bedoui, ministre de l'Intérieur, Houda Imane Feraoun, ministre de la Poste et des TIC, Boudjemaâ Talai, ministre des Transports, Abderrahmane Benkhelfa, ministre des Finances, Tayeb Louh, ministre de la Justice, Abdelkader Zoukh, wali d'Alger et le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, étaient présents à ce forum international sur la propriété culturelle. C'est grâce à la Sûreté et la Gendarmerie nationales que plus de 2 millions d'œuvres piratées ont été saisies puis détruites. Il était d'ailleurs impressionnant de voir une montagne d'œuvres contrefaites comprenant des supports vidéo et des CD audiovisuels enregistrés illégalement, détruits par des bulldozers. Cette opération de destruction a été réalisée en présence d'autres personnalités du monde de la culture. Khaled, la légende du raï qui a beaucoup souffert du plagiat et de la contrefaçon, n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction et son soulagement. Idir était aussi présent lors de cette opération réalisée en faveur et au profit des créateurs.