Photo : Fouad S. La joie des locataires des 309 logements LSP à Hadjout, wilaya de Tipasa, a été de courte durée. ils ont eu la désagréable surprise de découvrir que leurs appartements risquent de s'effondrer, si rien n'est entrepris pour juguler la remontée des eaux de la nappe phréatique qui inonde les caves des 30 immeubles constituant cette nouvelle cité. De l'extérieur, les bâtiments abritant les 309 logements en question ne laissent rien dévoiler du cauchemar qui hante depuis six mois les habitants des lieux. Les étendues d'aires réservées pour les parkings et les jeux d'enfants ainsi que les peintures gaies qui recouvrent les façades et enjolivent les balcons ne sont à priori qu'un décor trompe-l'œil, tant les imperfections dans l'intérieur des bâtisses sont difficilement dissimulables. «On a relevé plusieurs cas de malfaçons qui touchent les blocs et les logements. Seulement la pire de toutes est indéniablement la remontée des eaux et les infiltrations des eaux pluviales dans nos caves. Il faut dire que ce danger permanant ne nous a laissé guère le temps de profiter de la joie de la remise des clefs de nos maisons qui date pourtant uniquement de six mois», lance avec un air triste et dépité Sofiane, un membre de l'association du comité de quartier de la Cité 309 logements. Selon Lyes, un autre membre de l'association, ce problème crucial (la remontée des eaux) aurait pu être jugulé dès l'entame du chantier. «Sur le site qui abrite notre cité, il y avait auparavant une autre cité construite avant l'indépendance. A cette époque la remontée des eaux ne posait nullement problème, car il y'avait un système de drainage. C'est le même cas pour le quartier mitoyen, en l'occurrence Solicsud érigé, quant à lui, après l'indépendance. Malheureusement pour nous, cet élément n'a pas été pris en considération lors du lancement du chantier des 309 logements. Résultat : on paye maintenant les frais des manquements des autres», regrette-t-il. En effet, la remontée des eaux dans les caves, outre le fait qu'elle peut fragiliser à la longue les structures et les soubassements des immeubles par l'effet de l'usure, elle génère aussi d'autres nuisances. «Etant constamment inondées, les caves sont devenues des nids potentiels pour les moustiques et les rats. L'odeur nauséabonde qui y émane est insupportable. Fait aggravant : le non perçage des caves, ce qui a engendré un manque d'aération, emprisonne les émanations putrides à l'intérieur des immeubles». «Alors, poursuit Lyes, pour pallier à la remontée des eaux, des équipes de l'OPGI viennent régulièrement pomper l'eau des caves. C'est une solution qui ne peut en aucun cas être appliquée à long terme». «Pour que ce bricolage cesse, nous avons adressé des requêtes aux autorités à différents niveaux», révèle un autre membre de l'association. Devant le statu quo, les habitants des 309 logements sont passés samedi à l'action, en interdisant aux équipes de l'OPGI de vidanger les caves. «Suite à cette action, le chef de la daïra de Hadjout qui s'est déplacé le jour même dans notre quartier a exigé séance tenante au représentant de l'OPGI d'effectuer une expertise sur l'état des lieux. Celle-ci devrait rendre ses conclusions dans un laps de temps ne dépassant pas les 20 jours», informe à ce propos Sofiane. Selon lui, un bureau d'études et les services du CTC se sont déplacés chez eux mercredi et jeudi dernier. «Nous mettons tous nos espoirs sur les conclusions de l'expertise, car d'elles dépend la solution définitive de notre malaise collectif», espère Sofiane. «Si aucune solution n'est apportée, nous serons dans ce cas obligés de porter l'affaire devant les tribunaux pour démasquer les véritables responsables de ses manquements», promet un groupe d'acquéreurs.