Les banques sont en première ligne dans la nouvelle approche économique du pays basée sur une gestion efficiente des financements, a déclaré, hier à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa. « Le pays passe d'une phase d'investissement à grande échelle à une phase de financement de l'économie de façon efficiente. Nous passons d'une vision macroéconomique vers une vision microéconomique et dans cette nouvelle vision, les banques sont en première ligne », a indiqué le ministre lors de la conférence annuelle de l'Association régionale des banques agricoles pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord. Concernant le thème de la rencontre, Benkhelfa a estimé que l'adoption d'instruments de recouvrement efficaces était une nécessité pour permettre aux banques d'accorder de nouveaux crédits et donc de soutenir l'économie de leurs pays respectifs. D'autre part, il s'est réjoui du fait que l'Algérie se soit engagée dans une démarche d'exportation de certains produits agricoles. Par ailleurs, les conférenciers ont évoqué la question des troubles politiques que connaissent certains pays membres de l'association notamment la Libye, l'Irak et la Syrie. Selon le secrétaire général de l'Association, Mohamed Rechrache Mustapha Khadar, « la conjoncture de révolte et de guerre dans laquelle sont plongés certains pays arabes représente un sérieux obstacle face aux banques en matière de recouvrement et beaucoup d'entre elles sont actuellement en réel danger ». Les participants à la conférence qui s'étale sur deux jours devront faire des exposés sur les crédits agricoles dans leurs pays respectifs avant d'élire un nouveau conseil exécutif. Treize milliards de dollars de crédits accordés par la BADR depuis sa création Le président-directeur général de la Banque de l'agriculture et du développement rural, Boualem Djebbar, a révélé lors de son intervention que, depuis sa création en 1982, la banque a accordé des crédits d'un montant de 13 milliards de dollars environ au profit de clients dont 85% exercent dans le secteur agricole. Il a tenu à préciser que la Badr accompagne les exploitants agricoles mais également les opérateurs spécialisés dans l'industrie agroalimentaire et la fabrication d'équipements mécaniques destinés au secteur agricole. Interrogé par l'APS au sujet de l'état de recouvrement des crédits de la Badr, Djebbar, sans donner de chiffres précis, a assuré que la situation s'est beaucoup améliorée au cours de ces dernières années en raison de la clarification des statuts des terres agricoles.