Avec des transferts sociaux dépassant un dixième de son Produit intérieur brut (PIB), un taux de pauvreté à moins de 5% de sa population et un taux de chômage de 10%, l'Algérie est en mesure d'atteindre la majorité des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), avant 2015. Lors d'une réunion tenue mercredi passé de la commission du développement social de l'Onu, le représentant algérien, Kamel Chir, a indiqué que le PIB par habitant en Algérie est passé de 1.801 dollars en 2000 à 5.021 dollars en 2008. Durant la même décennie, les transferts sociaux de l'Etat ont grimpé de 245 milliards de dinars en 1999 à 460 milliards en 2005 pour dépasser les 1.200 milliards de dinars en 2011 au moment où le taux officiel du chômage baissait à 10% en 2010. L'Etat consacre annuellement 20% de ses dépenses au soutien à l'habitat, aux familles, aux retraites, à la santé et aux moudjahidine, aux démunis et aux autres catégories vulnérables. Le soutien aux familles représente plus d'un quart des transferts sociaux pour 2011, avec 302,2 milliards de dinars, dont 93 mds pour le soutien des prix du lait et du blé et 78 mds pour l'accès à l'eau et à l'électricité. Le montant alloué à l'habitat, 282,7 mds de dinar, absorbe 23,5% de la totalité des transferts tandis que plus de 18% des transferts vont au soutien de la santé avec un montant de 220,6 mds de dinars. Cependant, le mode de répartition de ces transferts reste à revoir. «Il est nécessaire de préserver le pouvoir d'achat des plus vulnérables à travers une nouvelle répartition des transferts sociaux et réfléchir sur les modalités d'un meilleur ciblage de ces transferts», a recommandé le secrétaire d'Etat chargé de la statistique, Ali Boukrami. Mustapha Benbada, ministre du Commerce, fait la même observation. Il a jugé «anormal» le fait que «tout le monde» bénéficie des mêmes subventions des prix des certains produits de base. Avec le lancement en 2010 d'un troisième plan quinquennal de dépenses publiques de masse, doté de 286 milliards de dollars dont 40% sont réservés au développement humain, touchant plusieurs secteurs, l'Algérie relèvera le défi d'un développement où le social et l'économique feront bon ménage. Selon un deuxième rapport national sur ces objectifs, couvrant la période 2005-2010, présenté par notre pays en septembre dernier, le premier OMD, relatif à la réduction de l'extrême pauvreté et de la faim est déjà atteint.