Contrairement à l'Espagne, voire le Maroc et la Tunisie, l'Algérie n'arrive toujours pas à développer le secteur de la sous-traitance. Pourtant, le marché, selon les spécialistes, est porteur compte tenu du coût de la main-d'oeuvre et de l'énergie. C'est ce qu'a déploré, hier, le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Bensaci, lors d'une table ronde consacrée au sujet du développement de la sous-traitance industrielle, organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Dénonçant les différentes entraves qui empêchent le développement de la filière de la sous-traitance en Algérie, l'intervenant estime que cela a provoqué la disparition de plusieurs grands groupes industriels. Leur nombre de disparition est de 10% des PME chaque année. Cela a donné lieu, selon ses propos, à une déferlante sur l'importation. «Je ne sais pas si on doit continuer à importer ou retrousser ses manches et produire» s'est-il interrogé. Afin de résoudre tous les problèmes que rencontre le secteur de la sous-traitance et développer cette activité industrielle, M. Zaïm Bensaci appelle à l'organisation des états généraux de la sous-traitance. «Nous espérons organiser, sous le patronage du président de la République, les états généraux de la sous-traitance, pour discuter de tous les problèmes qui empêchent de la sous-traitance pour prendre de l'essor», a-t-il indiqué. La tenue d'assises nationales des ces états généraux est devenue, selon l'intervenant, «une nécessité en vue de bien définir la problématique du développement de cette activité mais aussi trouver des solutions réalistes pour renforcer le tissu de cette activité et l'intégrer dans l'économie du pays», a affirmé M. Bensaci. Cette rencontre, selon le président du CNC/PME doit impliquer «les donneurs d'ordre», à savoir les grandes sociétés publiques et les entreprises de sous-traitance, ainsi que les universités et instituts de formation pour définir ensemble les axes prioritaires à développer. Il s'agit également de trouver des solutions «réelles et applicables» aux problèmes auxquels font face ces sociétés en matière de financement, d'accès au foncier et d'accélération de paiement des prestations fournies aux donneurs d'ordre. De son côté, le président de l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (UPIAM), Brahim Bendris, a affirmé que les sous-traitants du secteur ont fourni des pièces à la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) pour une valeur globale de plus de 4 millions d'euros en 2003 et 2004. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), Lounis Khoudja, a appelé les pouvoirs publics à faciliter l'intégration des compétences nationales dans le processus de développement de la sous-traitance en Algérie. Par ailleurs, Nacéra Haddad, qui travaille dans le secteur de bâtiment a insisté sur la nécessité de faciliter les conditions d'octroi de crédits aux PME, d'autant plus que les organismes de garantie couvrent jusqu'à 80% ces crédits, et obliger les sociétés publiques à accélérer les procédures de paiement des prestations fournies par leurs sous-traitants en réduisant le délai de paiement à trois mois à moins de trente jours.