Les intervenants au débat estiment que tous les ingrédients existent pour développer la sous-traitance. Le développement de l'activité de la sous- traitante pourrait être une bonne source de richesse pour une économie émergente. Son développement permettra à notre pays de faire des économies et même d'exporter à l'étranger. C'est le constat établi, hier, par les spécialistes du domaine lors d'une table ronde organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Ces derniers s'accordent sur le fait que tous les ingrédients existent pour développer la sous-traitance qui demeure un secteur vierge. L'exploitation de cette activité sera rentable pour l'économie en termes de création d'emplois et de source de financement. Les experts estiment qu'il est de l'intérêt de notre pays de promouvoir cette activité pour assurer la réussite du processus de mise à niveau du secteur industriel. «Nous ne pouvons pas aller vers une industrialisation sans pour autant axer sur la sous-traitance», a affirmé un représentant du ministère de la PME, M.Zaïm. Il citera en ce cens que c'est grâce à la sous-traitance que l'Espagne est classée aujourd'hui le 7e pays industriel. Faisant le point sur l'activité en Algérie, il dira: «On ne connaît pas la situation de la sous-traitance aujourd'hui». Il affirmera, en revanche, qu'un gisement important existe au niveau de l'énergie et de l'agroalimentaire. Rien que dans le secteur de l'énergie, révèle le représentant, l'activité de sous-traitance pourrait créer 18.000 postes de sous-traitant. Au lieu de laisser les entreprises étrangères investir le champ, il est préférable, souligne-t-il, de redéployer les entreprises déficitaires dans cette activité. «Il y a de grandes unités industrielles qui sont à l'arrêt actuellement et qui peuvent être reprises pour satisfaire les besoins du marché», a déclaré de son côté un représentant de l'Agea (association des entrepreneurs). Les intervenants pensent qu'il est temps de prendre les choses au sérieux et de réfléchir au développement de cette activité, et ce, à travers la restructuration des entreprises nationales. Selon eux, les pouvoirs publics doivent aider et encourager les entreprises éligibles à la privatisation à se mettre sur pied et s'investir dans la sous-traitance. Intervenant sur ce sujet, le P-DG, de la Snvi, a tenu à présenter l'expérience de son entreprise dans ce domaine. Le développement de la sous-traitance a permis, selon lui, d'accroître le chiffre d'affaires de l'entreprise qui est estimé à 20 milliards de dinars. En 2005, la Snvi a réalisé plus de 3 milliards de dinars de produits sous-traités contre 1,5 milliard de DA en 2002. L'entreprise est passée de 20 sous-traitants en 1990 à plus de 350 sous-traitants actuellement. Par ailleurs, les intervenants, ont beaucoup parlé sur le sujet en question sans pour autant dégager une stratégie claire qui permette de développer ce créneau. La représentante du ministère de l'Industrie a fait savoir qu'une batterie de mesures est en cours d'élaboration au niveau du département de Djaâboub pour le développement de la sous-traitance.