Les forces libyennes régulières bombardaient, hier, à l'artillerie lourde les positions des terroristes de Daech à Syrte, ville située à 450 km à l'est de la capitale Tripoli et aux mains des terroristes depuis juin 2015. « Les tirs à l'artillerie lourde ciblent les positions de Daech dans les environs du centre de conférence Ouagadougou », au centre de Syrte, ont annoncé les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale. Les pays européens espèrent notamment qu'une stabilisation de la Libye permettra de limiter l'immigration clandestine via ses 1.770 km de côtes. La veille, les troupes pro-GNA ont réussi à pénétrer à Syrte après avoir pris le contrôle de ses entrées à l'est et à l'ouest et le blocage par la marine des accès maritimes, à la faveur de l'opération de « libération de Syrte » lancée le 12 mai dernier. Par ailleurs, les avions de l'armée de l'air du gouvernement d'union ont bombardé, jeudi dernier, des positions de Daech dans le centre de la ville, selon l'armée. La perte de Syrte représente un énorme revers pour Daech car elle est sa principale base en Libye, où elle a profité du chaos politique et sécuritaire pour s'y implanter. Avant d'entrer dans la ville, les troupes avaient repris Abou Grein (130 kilomètres à l'ouest de Syrte), puis l'importante base aérienne d'al-Gordabia, la centrale thermique de Syrte, trois casernes et Harawa, l'une des trois plus importantes localités de la région, à 70 kilomètres à l'est de Syrte. Après ces exploits, le Pentagone a jugé, jeudi, « encourageants » les progrès des forces anti-terroristes en Libye. « Nous surveillons la situation très étroitement et nous sommes satisfaits par ce que nous voyons », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, lors d'un point de presse. Pour les Etats-Unis, cette progression militaire des forces antiterroristes est de bon augure pour le gouvernement d'union nationale soutenu par la communauté internationale, mais qui se heurte encore à l'ancien gouvernement libyen. Les forces du GNA sont essentiellement composées de milices de l'ouest du pays, principalement celle de Misrata (à 200 km à l'est de Tripoli et 150 kilomètres à l'ouest de Syrte) qui ont rallié le gouvernement d'union dirigé par le Premier ministre désigné Fayez al-Sarraj et installé à Tripoli depuis le 30 mars dernier. Elles sont aussi soutenues par les gardes des installations pétrolières ainsi que par des unités de l'armée qui reste toujours divisée.