Le gouvernement d'union nationale en Libye est décidé à sévir contre le terrorisme. Premier objectif, «récupérer» Syrthe tombée sous contrôle de Daech l'an dernier. Les forces armées loyales s'apprêtent, en effet, à lancer une offensive d'envergure à Syrte et en même temps espérer, par cette action, ramener un tant soit peu la paix et la stabilité dans le pays. Fayez al Sarraj, qui tente de mettre en place une stratégie nationale pour combattre Daech, a récemment insisté sur la nécessité d'une action concertée «pour anéantir» l'organisation terroriste «avec la participation de tous». Décidé à en finir avec Daech, le Conseil militaire de la ville de Misrata avait appelé toutes les «brigades» (milices) sous son commandement à la mobilisation. Dans une décision publiée sur internet, le gouvernement d'union a annoncé de son côté «la formation d'une cellule spéciale des opérations militaires contre le groupe terroriste Daech». Cette cellule coordonnera les opérations de lutte contre le groupe extrémiste dans une zone s'étendant de Misrata à Syrte, située à 450 km à l'est de Tripoli, a précisé le gouvernement en demandant à «tous les groupes armés de s'abstenir d'agir sans son feu vert, à l'exception d'opérations de légitime défense». Un regain de l'activité terroriste menace des pans entiers de la Libye. Quatre membres des forces loyales au gouvernement d'union ont été tués jeudi et 24 autres blessés dans deux attaques simultanées de membres de l'organisation terroriste Daech à Saddada à l'est de Tripoli. La semaine dernière, Daech a mené une attaque à Abou Grein, un carrefour stratégique à mi-chemin entre Misrata et Syrte, faisant huit morts et une centaine de blessés. Pour mettre un terme à cette situation chaotique, le gouvernement d'union avait annoncé mardi la création d'une nouvelle force armée chargée de protéger les sièges gouvernementaux, les postes frontières et les hautes personnalités. Il s'agit de la première tentative de la part du gouvernement d'union nationale, appuyé par l'ONU et les pays occidentaux pour réorganiser les forces armées de la Libye, déstabilisée par des crises à répétition et livrée aux milices depuis le renversement de l'ancien régime de Maammar el Gueddafi en 2011. Basée à Tripoli, cette «Garde présidentielle» sera exclusivement composée de soldats et de policiers «sélectionnés dans les différentes régions libyennes», selon le gouvernement d'union. Elle devra, entre autres, sécuriser les «sièges présidentiels (...) et les bâtiments publics», en plus de la protection rapprochée des membres du gouvernement et des délégations étrangères. Activités diplomatiques Le Chef du gouvernement d'union libyen, Fayez al Sarraj, a entrepris une série de visites et d'actions diplomatiques qui l'ont mené dans plusieurs pays. Al Sarraj s'est rendu mercredi en Egypte où il s'était entretenu avec plusieurs responsables égyptiens notamment des derniers développements de la situation en Libye. Le Chef du nouveau gouvernement libyen a également rencontré le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil al Arabi, avec lequel il a discuté de la situation politique et sécuritaire actuelle de la Libye. Pour ce qui est de sa dernière visite en Tunisie, al Sarraj a rencontré le président tunisien Béji Caïd Essebsi qui a promis que la Tunisie ne lésinera sur aucun moyen pour soutenir le gouvernement d'union nationale libyen. Les deux chefs d'Etat ont convenu de la création d'une commission qui aura pour but de gérer la situation sur la bande frontalière entre les deux pays notamment au niveau des passages frontaliers, et garantir la circulation des citoyens des deux pays.