Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé, hier à Mascara, que des négociations sont actuellement en cours entre l'Algérie et la France pour déterminer le sort de 2.000 Algériens disparus durant la période coloniale. « Des commissions regroupant des représentants de plusieurs ministères concernés par la question des Algériens portés disparus durant la période coloniale s'attellent à préparer des dossiers liés aux négociations entamées depuis quelque temps et qui ont abouti au recensement de 2.000 cas de disparition », a indiqué le ministre, dans l'allocution prononcée à l'occasion du 60e anniversaire de l'exécution du chahid Ahmed Zabana, guillotiné le 19 juin 1956 dans la prison de Barberousse (Alger). Le ministre a rappelé avoir débattu de cette question avec les autorités françaises. Celles-ci ont reconnu 20 cas de disparition puis 60 cas seulement. Toutefois, l'Algérie a recensé, de son côté, 2.000 cas de disparus et des dossiers concernant chacun d'eux ont été préparés et disponibles au niveau du ministère des Moudjahidine. Tayeb Zitouni a précisé que ces dossiers concernent les prisonniers algériens disparus dans les prisons coloniales ou encore les personnes qui n'ont plus donné signe de vie après leur convocation par les policiers ou gendarmes français. « Le règlement du dossier des disparus, la restitution des archives nationales détenues en France, l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au Sahara et la reconnaissance par la France de ses crimes perpétrés durant la colonisation sont autant d'éléments qui contribueront à l'établissement de relations naturelles entre la France et l'Algérie », a souligné le ministre. Zitouni a souhaité répondre aux attaques des médias français qui ont tenté de tromper l'opinion publique en propageant l'idée que les autorités algériennes refusent de récupérer les crânes de certaines figures de la résistance populaire algérienne au colonialisme entreposés au Musée de l'homme à Paris. « Ces médias feignent ignorer l'origine de cette question, celle des crimes commis par la France coloniale contre les Algériens. L'Algérie œuvre à récupérer ces restes pour les inhumer solennellement et dans le respect qu'ils méritent », a-t-il ajouté.