A cette enveloppe, s'ajoutent 14,91 milliards de centimes que la Cnas a engagés dans le même cadre pour le compte du secteur privé. C'est ce qu'a fait savoir, hier, le directeur général de la Cnas, Tidjani Hassan Haddam, lors d'une rencontre organisée en présence du directeur général de l'Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH). Il a fait savoir que 40% de la prise en charge de la Cnas sont consacrés aux assurés atteints de diabète. « Sur 10 malades amputés, 7 sont secondaires à une complication diabétique », a-t-il indiqué, tout en soulignant que le nombre de malades diabétiques ne cesse d'augmenter. Les conventions signées par la Cnas avec des organismes publics et privés d'appareillage permettent aux assurés sociaux et leurs ayants droit d'obtenir un appareillage adapté. Pour le DG de la Cnas, il est impératif de développer une stratégie de lutte et de prise en charge des facteurs de risque. Dans le cadre de l'amélioration et de facilitation des procédures administratives, la Cnas a mis en place un système intégré de gestion de l'appareillage baptisé Sigap. C'est un outil offert aux handicapés, notamment le diabétique, qui a l'opportunité de se rapprocher des structures de l'ONAAPH réparties sur le territoire national, sans avoir à s'orienter vers son centre d'affiliation. Pour sa part, le DG de l'ONAAPH a fait observer que selon les statistiques, « le diabète devient de plus en plus sérieux en Algérie. D'où la nécessité de renforcer la prévention pour qu'il ne devienne pas un problème de santé publique ». Il a fait savoir que 80% de cas d'amputation sont dues au diabète. Durant les 5 dernières années, le nombre d'amputations s'élève à 11.200 ; et chaque année, l'ONAAPH enregistre 950 nouveaux cas de pieds amputés. Au total, 140.000 patients ont bénéficié d'appareillage. Selon Akila Benziane, responsable de la cellule recherche et développement, l'ONAAPH a développé de nouveaux produits tels l'orthèse plantaire souple et l'orthèse plantaire semi-rigide. Le professeur Nora Soumeya Fedala, du centre hospitalo-universitaire de Bab El Oued, qui a axé son intervention sur « le pied diabétique, une complication particulière », a souligné que la prévention et le dépistage précoce du diabète permettent non seulement de rationaliser les coûts mais d'éviter des complications. Le dépistage précoce, a-t-elle indiqué, peut éviter 50% des amputations. Elle a mis en relief les risques et les complications que peut engendrer le jeûne pour un diabétique, indiquant que selon la prévalence, 15% de la population diabétique présente un facteur d'ulcération du membre inférieur, autrement dit le pied diabétique.