Organisé par l'APC d'Alger-Centre, en partenariat avec l'Institut français d'Alger, un spectacle de musique a été offert, dans la soirée du mardi dernier à un public nombreux. L'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, s'était joint à l'exubérante assistance. L'esplanade de la Grande-Poste a été prise d'assaut par de nombreuses personnes dont la majorité est restée debout jusqu'à une heure tardive. Une convention bilatérale signée entre la commune d'Alger-Centre et l'Institut français d'Alger a permis de célébrer la fête de la musique. Le public a d'abord apprécié la remarquable prestation de Salah Gaoua et de sa formation « Casbah Groove », qui ont, délicieusement proposé un voyage dans les répertoires de Lili Boniche, Salim Halali, Line Monthy, Blond Blond, El Anka, El Hasnaoui. Des musiciens de haute facture comme Rabah Khalfa (percussions), Salah Gaoua (chant), Khierreddine Kati (Mandol Bonjo), Bazou (Piano) ont séduit. L'osmose était presque parfaite avec le public qui reprenait parfois des standards comme « Izriw », « La maison blanche », « Mechat aliya », « Alger, Alger », « Sidi Hbibi ». Le spectacle était salué par des ovations et des youyous. Salah Gaoua se produira aujourd'hui et demain réspectivement à Oran et Tlemcen. En France, il termine un projet musical avec le musicien guitariste Alaoua Idir. Il vient aussi d'achever une pièce de théâtre « Décalage » sur l'égalité homme-femme. Le public, avec moins d'effervescence, a suivi le passage du groupe Nessma dans le genre flamenco. En vrais Gipsy, six musiciens ont évolué sur une scène soignée. Mehdi Kacem (compositeur, guitariste soliste et parfois chanteur), Saïd Gaoua (percussionniste), et leurs complices sur scène ont interprété une chanson de leur répertoire « Bohémia ». Ils ont repris ensuite des tubes tels « Moulat el aïn zerga », « Djobi Djoba », « Bamboléo ». Ils ont rendu hommage à Cheb Mami. « C'est une pensée à un ami et collègue qu'on voit de moins en moins », confie Mehdi Kacem, leader du groupe. Le groupe a déjà à son actif un album de huit morceaux « Mon village » sorti en 2013. Disposant d'un studio d'enregistrement, il prépare la sortie d'un second, une fusion entre musiques algérienne, turque et juive. La dernière partie de la soirée a été animée par le groupe Freeklane, qui a offert un moment exquis, avec des titres indémodables comme « Bent soltane », « Lala Mira », « Khouya Madani », « Awah awah ». Joignant talent et performance scénique, Freeklane a offert un moment féerique aux familles nombreuses venues en quête d'un moment de détente. Freeklane a été créé en mars 2008 et est composé de six jeunes musiciens. En 2013, il enregistre son premier album « Lalla Mira ». En marge du concert, Chemsou, leader du groupe, a affirmé que « le concert est comme un adieu à notre premier album. On prépare la sortie d'un second, dans l'esprit Freeklane mais avec des sonorités musicales nouvelles ». Dans cet opus d'autres styles, comme le naïli, le targui, sont également exploités. « Une sorte de métissage musical entre l'occidental et l'algérien », dit il.