Cent trente blessés sont toujours traités dans des hôpitaux de la ville, a indiqué, hier, un communiqué officiel, précisant que parmi les morts se trouvent 13 ressortissants étrangers. Selon les autorités turques, qui ont décrété, hier mercredi, jour de deuil national, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux vers 22h (19h GMT). Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter. Le président Erdogan a exhorté la communauté internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme et à « l'adoption d'une attitude résolue contre les organisations terroristes dans le monde ». Tout le monde doit bien comprendre que pour les organisations terroristes, il n'y a aucune différence entre Istanbul et Londres, entre Ankara et Berlin, entre İzmir et Chicago, entre Antalya et Rome », a-t-il lancé. Cependant, sur les réseaux sociaux, les internautes ont dénoncé la proximité présumée de son régime avec Daech en Syrie voisine, une thèse toujours démentie par les dirigeants au pouvoir en Turquie. Vives condamnations La communauté internationale a été unanime à condamner cette attaque. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a « condamné l'attaque terroriste » et réclamé une coopération internationale accrue pour combattre de tels actes. Pour sa part, le président russe, Vladimir Poutine, a appelé son homologue turc, leur premier contact direct depuis le début en novembre 2015 de la crise diplomatique entre les deux pays. Lors de cette conversation très productive, Poutine a exprimé sa « compassion pour les victimes de cet acte terroriste ». A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche a condamné ces attaques « abominables » tout en promettant le soutien des Etats-Unis à Ankara. Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série d'attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et créé un climat de forte insécurité. Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques, provoquant une chute immédiate du tourisme. Ils ont été attribués soit à Daech — qui n'en a jamais revendiqué aucun — ou aux rebelles kurdes, notamment aux TAK, une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Mais les indices de l'attentat de l'aéroport d'Istanbul, qui n'a pas été revendiquée, « pointent Daech », a affirmé le Premier ministre turc, Binali Yildirim. Les réseaux de police parlent de 8.000 à 10.000 combattants de ce groupe terroriste de nationalité turque. Il faut rajouter à cela ceux qui fuient Raqqa, Fallouja, en Irak. La population turque craint que la spirale de violences ne se termine jamais.