L'Alliance nationale pour le changement (ANC) a préféré s'adresser directement au président de la République en vue de lui présenter sa plate-forme. «Il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints», c'est ce qu'a indiqué hier M. Abdelmeki Aissa, membre de l'ANC et également de la formation El Islah. Invité à l'émission politique de la radio chaîne III, ce dernier a tenu à expliquer, de prime abord, les objectifs tracés par cette nouvelle Alliance et les démarches envisagées pour les concrétiser. Le changement est préconisé à tous les niveaux, indiquant que des réformes globales doivent être entreprises, souligne-t-il. La révision de la Constitution est, selon lui, une priorité. Il va sans dire que les changements ne peuvent intervenir que dans un cadre transparent en suggérant d'enclencher le processus électoral. «Nous devons retourner aux urnes et assurer la crédibilité des élections», a-t-il indiqué avant d'ajouter que l'ANC s'inscrit dans une démarche favorisant le dialogue et la concertation. C'est ce qui constitue, d'ailleurs, le point de divergence avec la Coordination nationale pour le changement. «Nous considérons que les marches pacifiques ne doivent pas être une fin en soi. L'ANC estime que la marche est l'ultime démarche à entreprendre, autrement dit, la dernière carte à jouer pour faire valoir les revendications et elle ne souhaite pas arriver à ce stade», a-t-il fait remarquer avant d'ajouter que l'ANC n'est, toutefois, pas contre le principe. S'il n'a pas participé à la marche non autorisée initiée hier encore par la CNCD, c'est pour la simple raison que l'Alliance «n'est pas d'accord sur le timing». Plus explicite, le représentant de M. Ben Abdessalem président d'El Islah, a estimé que la conjoncture sociopolitique du pays ne favorise pas l'organisation de marches populaires. M. Abdelmeki a rejeté l'idée que les partis constituant la composante de l'Alliance, entre autres El Nahdha, Hamas, El Majed et El Infiteh en plus d'El Islah, sont considérés comme étant des formations microscopiques qui n'ont aucun poids sur l'échiquier politique. Comme il a rejeté l'étiquette d' «islamisme» collée à El Islah. Alors que le PRA a démenti son affiliation à cette Alliance, M. Abdelmeki a affirmé le contraire ajoutant, dans la foulée, «que de toute manière, tout le monde est libre d'adhérer et de se retirer de l'Alliance».