L'Alliance nationale pour le changement (ANC) a tenu, hier, une réunion à huis clos, dont l'ordre du jour était axé essentiellement sur l'élaboration d'une feuille de route commune, selon le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Benabdeslam. Les partis, associations et personnalités politiques qui composent cette alliance ont abordé les méthodes de travail, les thèmes de la prochaine rencontre devant avoir lieu samedi prochain, ainsi que le contenu des documents et le programme d'action politique, qui seront annoncés lors de la conférence nationale pour le changement, qu'ils envisagent de lancer, pour une date non encore définie. L'ANC, qui se présente comme un conglomérat de partis hétéroclites, de diverses tendances, qu'en apparence rien ne rassemble, a été lancée sur l'initiative du parti El Islah, le 5 février dernier. Elle regroupe l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour et des représentants du mouvement El Islah, du Parti du renouveau algérien, du Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD) de Abdelkader Merbah, du mouvement El Infitah que préside Omar Bouaacha, du Mouvement pour la prédication et le changement de Abdelmadjid Menasra, de l'Association des oulémas algériens et d'organisations syndicales (une aile du Snapap, le SNTE et l'Unpef), ainsi que des personnalités politiques, dont Haider Bendrihem, ancien député du RND, fondateur du parti El Badil avec Ali Rachedi Abdeslam, et enfin, un producteur de l'ENTV, Slimane Bekhlili. En plus des signataires de l'acte de création de l'ANC, des démarches ont été engagées en direction de plusieurs partis et personnalités, notamment le président du Parti pour la justice et la liberté (PJL), Mohamed Saïd, dont un représentant a participé à la rencontre d'hier à titre d'observateur, à l'effet de les convaincre de rejoindre cette initiative qui vise à instaurer «le changement réel, global et radical», selon M. Benabdeslam. L'Alliance s'est fixée pour objectif l'organisation d'une conférence nationale pour le changement, l'élaboration d'une charte d'honneur de l'opposition et d'une plate-forme de revendications politiques. Le secrétaire général du mouvement El Islah a appelé à la tenue d'une rencontre entre le pouvoir et l'opposition pour une «refondation de l'Etat» ainsi qu'à l'ouverture d'un dialogue national pour «trouver une solution politique civilisée» aux problèmes politiques et socioéconomiques et consacrer la stabilité et la solidarité. Mais il s'est abstenu d'appeler à des manifestations de rue afin d'«éviter toute dérive aux conséquences fâcheuses». Ce parti, qui a pris part à l'élection présidentielle de 2009 et dont le candidat, Djahid Younsi, a obtenu un score insignifiant, s'est plaint de la fermeture du paysage médiatico-politique du pays. Il a également annoncé une initiative visant à fédérer les partis et organisations partageant le même souci. Cette situation semblant perdurer, El Islah a, dans une correspondance, fait part de ses protestations à la direction de la télévision nationale au sujet de la couverture médiatique de ses activités. A. R.