Personnalités politiques, société civile, associations et partis politiques se consultent dans la perspective d'impulser le changement. L'ex-chef de gouvernement (1999-2000), sous Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Benbitour, a fondé à son tour avec d'autres partis, l'Alliance nationale pour le changement (ANC). La tenue d'une «conférence nationale pour le changement» et l'élaboration d'une «charte d'honneur de l'opposition et d'une plate-forme de revendications politiques», sont autant d'objectifs assignés à cette nouvelle alliance dont la fondation a été annoncée cette semaine à Alger. Contacté hier par L'Expression, le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Ben Abdeslam, a affirmé que «sa formation a rejoint l'initiative pour les forces du changement, de l'ex-chef de gouvernement avec d'autres personnalités politiques». Le parti El Islah ainsi que d'autres associations politiques, entre autres, le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC) groupe dissident du MSP, à leur tête Abdelmadjid Menasra, le parti du Rassemblement algérien (RA), le Parti républicain algérien (PRA) de Abdelkader Merbah, sont les principaux signataires de la déclaration finale annonçant la naissance de l'Alliance nationale pour le changement. Outre ces partis politiques, des syndicats ont également rejoint l'alliance. «L'Unpef, le Snte et le Snapap sont parmi les syndicats signataires de l'acte de naissance de ladite alliance», selon le responsable d'El Islah.(Nous n'avons pu joindre, dans l'immédiat, ces partis et syndicats pour avoir leur point de vue et leur confirmation, Ndlr) «Les membres de la nouvelle coordination s'attelleront lors de la prochaine rencontre à l'élaboration d'une plate-forme de revendications politiques, qu'ils comptent adresser au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika», a par ailleurs, indiqué M.Ben Abdeslam. Celui-ci laisse entendre que le document en question «portera sur la demande de l'ouverture du dialogue entre le pouvoir et l'opposition dans le cadre d'une conférence nationale». A la question de savoir pourquoi les membres de l'ANC n'ont pas opté plutôt pour le renforcement de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie au lieu d'aller en rangs dispersés, M.Ben Abdeslam explique que «l'ANC est en contact avec tous les partis, y compris la Cncd». Les rédacteurs du communiqué de l'ANC, parvenu hier à notre rédaction, indiquent que parallèlement au travail de consultation auprès des autres composantes de la scène politique, un programme de mobilisation sur le terrain sera mené pour concrétiser cette initiative. «Nous soutenons toutes les actions pour le changement, y compris les marches, même si elles ne figurent pas sur la liste de nos priorités», peut-on lire également sur le même document. Toutefois, cela n'a pas empêché l'ANC d'appeler les pouvoirs publics à «autoriser les marches et à protéger les biens publics et privés». La transition vers la démocratie, la justice sociale et une vie décente pour tout le monde sont les revendications mises en avant par les rédacteurs du communiqué. Les représentants du mouvement El Islah, du Parti du Renouveau algérien, du Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD), du Mouvement El Infitah, ainsi que l'Association des ouléma algériens, et l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, sont parmi les cofondateurs de cette alliance. Des organisations syndicales autonomes et des personnalités politiques ont pris part également à la rencontre qui a vu naître une «sainte alliance» entre partis politiques, associations caritatives et personnalités politiques venus de divers horizons pour se regrouper et réclamer plus de liberté et de démocratie pour le pays. Cette rencontre a été sanctionnée par la mise sur pied d'une coordination nationale. Dans son intervention à l'ouverture de cette rencontre, le secrétaire général du mouvement El Islah, Djamel Ben Abdeslam, a appelé à une rencontre entre le pouvoir et l'opposition en vue d'une «refondation de l'Etat». Pour sa part, Ahmed Benbitour, qui est à l'origine de «l'Initiative des forces du changement», a demandé la prise de mesures devant «assurer un minimum de conditions susceptibles de garantir les libertés individuelles et collectives». Selon des observateurs, les initiateurs de la nouvelle coordination (ANC) n'auraient pas digéré leur exclusion supposée de la Coordination pour le changement et la démocratie, (Cncd) lancée le 28 janvier dernier. Si la Cncd revendique clairement la levée de l'état d'urgence, l'ouverture politique et le déverrouillage du champ médiatique, en revanche, l'ANC procède d'une autre approche. Elle appelle à la mise en place d'une conférence nationale pour le dialogue.