Parmi eux, « Omar Gatlato » qui a été revu sous son nouvel habillage lors d'une séance récente à la salle El Mougar en présence du ministre de la Culture. « Hassan Terro » de Mohamed Lakhdar Hamina, « La Citadelle » de Mohamed Chouikh, « Patrouille à l'est » d'Ammar Laskri, « Beni Handel » de Lamine Merbah, « L'Aube des damnés » d'Ahmed Rachedi ou encore « Les Vacances de l'inspecteur Tahar » de Moussa Haddad ont également été restaurés et numérisés. Sous-titrés en français, anglais et espagnol, ils seront disponibles sur d'autres supports afin d'en faciliter la diffusion en salle et à la télévision. Le passage des bobines 35 mm vers le format Dcp (Digital cinéma package) permet une exploitation des films dans des conditions optimales, tout en en garantissant la conservation. « Les autres œuvres seront progressivement numérisées puis projetées dans les salles pour permettre aux cinéphiles de renouer avec ces œuvres. Les différentes projections permettront aussi aux jeunes de découvrir le cinéma algérien et ses années de lumière » , indique le ministère de la Culture. Seconde vie pour les films De véritables « classiques » du septième art algérien ont été retenus pour cette opération de rajeunissement. Nous citerons entre autres « Les Hors-la-loi » (1969) de Tewfik Farès, « L'Opium et le bâton (1969) d'Ahmed Rachedi, « L'Evasion de Hassen Terro » (1974) de Mustapha Badie, « Zone interdite » (1974) d'Ahmed Lallem, « Le Vent du sud » (1975) de Mohamed Slim Riad, Leïla et les autres (1977) de Sid Ali Mazif, Les Aventures d'un héros (1978) de Merzak Allouache et La Citadelle (1989) de Mohamed Chouikh... Le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi, a mis en exergue ce travail de numérisation et souligné l'urgence de récupérer des films dont les originaux sont détenus par des laboratoires européens. Le cinéma algérien né durant la guerre de Libération nationale s'est développé à partir de l'indépendance jusqu'aux années 1980, qui virent le démantèlement des entreprises étatiques qui régissaient la production et la distribution, où de nombreux films reflétant la réalité sociale et politique ont été produits. Pour la plupart, leurs copies, au fil du temps, se sont retrouvés dans un état dégradé du fait de leurs projections nombreuses et des mauvaises conditions d'entreposage. Dans ce sillage, le chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), le cinéaste et universitaire à Oran-Es-Sénia, Mohamed Bensalah, a, à maintes fois, plaidé pour « la nécessité d'investir dans la formation et la réhabilitation de la cinémathèque qui doit jouer son rôle véritable ». Pour lui, « la restauration et la conservation du patrimoine filmique doivent constituer des préoccupations principales ». « Nos films sont dans un état de délabrement avancé. Il faut aussi vite récupérer les salles de cinéma, les adapter au numérique et les céder aux jeunes qui peuvent leur redonner vie. Idem pour le matériel », nous a-t-il confié.