La trêve décrétée par Bachar El Assad le 6 juillet et prolongée de 72 heures pour la célébration de l'Aïd, n'a pas tenu trop longtemps, les enjeux de la bataille d'Alep ayant pesé lourd dans la balance. Après la prise de la route de Castillo, que les forces gouvernementales ont tenté depuis deux ans d'occuper pour isoler les combattants rebelles, l'offensive majeure lancée sur quatre fronts par le groupe Faylaq Al-Islam et son allié du Front Nosra, pourtant inscrit sur la liste noire des organisations terroristes par l'ONU et les Etats-Unis, a lamentablement échoué. Dans la seconde ville syrienne, Alep, divisée en camps irréductibles à l'Est aux mains de Damas et à l'Ouest sous le contrôle des rebelles, l'opposition dite modérée perd inéluctablement du terrain. « De violents affrontements sont en cours mais les rebelles n'ont pas progressé en raison des intenses bombardements aériens du régime sur les zones de combats », a souligné l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Au moins 40 civils ont été tués et 223 autres blessés dans les quartiers résidentiels, dans une double attaque menée par les rebelles. Dans les rangs de Faylaq Al-Cham et du Front Nosra, 29 combattants ont été tués dans les combats ou par des mines. « L'attaque a pris fin et la route reste complètement fermée », a souligné le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Mais la batille d'Alep est cruciale pour la rébellion prise en étau. Occupée depuis jeudi dernier, la route de Castello présente un intérêt stratégique. Elle est la dernière voie d'approvisionnement en armes, en combattants et en nourriture pour la rébellion confrontée au risque de pénurie et davantage fragilisée par le revers subi dans l'autre bataille, non moins décisive, des fermes de Mallah, dans la banlieue nord d'Alep, au cours de laquelle Faylaq Al-Islam a perdu son leader, Mohammed Bakkar. Les forces kurdes ont également lancé une offensive contre les rebelles, près du quartier de Sheikh Maqsoud. Toutes les issues sont ainsi bloquées pour les groupes terroristes, voués à une asphyxie totale. La défaite est imminente pour Jaish Al-Islam et le Front Nosra qui tentent vainement de briser l'encerclement effectué par les forces gouvernementales conquérantes.