Moscou et Washington ont trouvé un accord sur des « mesures concrètes » pour sauver la trêve en Syrie. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a déclaré au cours d'une conférence de presse avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, que les détails de cet accord ne seront toutefois pas rendus publics, pour permettre la poursuite « du travail de l'ombre » en faveur de la paix. « Je tiens à préciser que ces mesures ne sont pas basées sur la confiance. Elles définissent des responsabilités spécifiques que toutes les parties du conflit devront assumer », a-t-il ajouté, au terme de négociations qui auront duré plus de 12 heures. Leur objectif sera notamment « d'arrêter les bombardements aveugles de Bachar al-Assad et d'intensifier nos efforts contre le Front Al-Nosra », la branche syrienne d'Al-Qaïda, a ajouté Kerry. « Chacun de nous sait exactement ce qu'il a à faire », a encore déclaré John Kerry. Appelant à ce que ces mesures soient « mises en place pour de bon », il a dit croire qu'il était « possible d'aider à restaurer le cessez-le-feu, à réduire significativement la violence et à aider à créer un espace pour une transition démocratique négociée et crédible ». D'après un document du gouvernement américain révélé par le Washington Post, Kerry était venu à Moscou pour proposer aux Russes d'unir leurs efforts pour lutter ensemble contre le groupe terroriste Daech et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Le Post avait affirmé que le chef de la diplomatie américaine devait proposer « l'établissement un centre de commandement commun en Jordanie pour coordonner leurs raids aériens » contre les groupes terroristes. En échange, Moscou devrait limiter ses frappes aériennes à des cibles choisies avec les Etats-Unis et le gouvernement syrien cesser de bombarder les rebelles modérés, selon ce document. « Nous regardons en détail les mesures que les Etats-Unis et la Russie peuvent prendre ensemble pour donner l'élan supplémentaire » à un règlement de la guerre en Syrie, a de son côté déclaré Sergueï Lavrov. Selon le Kremlin, le président russe, Vladimir Poutine, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, n'ont pas abordé, lors de leur entretien, jeudi dernier, le volet coopération militaire directe à mener contre les terroristes en Syrie. « L'échange d'informations dans ce domaine se poursuit, mais nous ne nous sommes malheureusement toujours pas rapprochés d'une coopération réelle destinée à accroître l'efficacité des efforts dans la lutte contre le terrorisme en Syrie », a déclaré le porte-parole du Kremlin. Moscou et Washington espèrent voir l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, « intensifier son travail et faire des propositions concrètes pour une transition et des réformes politiques. Ce dernier œuvre pour la reprise des pourparlers de paix intersyriens, le mois prochain.