Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a prôné, hier, une plus grande coopération entre Américains et Russes pour mettre fin au "fléau terroriste" en Syrie après des entretiens nocturnes avec Vladimir Poutine où l'idée d'une collaboration militaire directe n'a pas été discutée, selon le Kremlin. Arrivé jeudi soir à Moscou juste après avoir assisté aux célébrations du 14 juillet à Paris, le haut responsable américain s'est entretenu avec Vladimir Poutine jusqu'à une heure tardive. Selon le Washington Post, M. Kerry était venu avec l'idée de proposer à Moscou l'établissement d'un centre de commandement commun en Jordanie pour coordonner leurs raids aériens contre les jihadistes de l'organisation Etat islamique et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Cette initiative - qui, si elle se concrétisait constituerait un tournant majeur dans la guerre en Syrie - n'a apparemment pas trouvé grâce aux yeux de Vladimir Poutine. "Le thème d'une coopération militaire directe pour la lutte antiterroriste n'a pas été discuté", a déclaré vendredi matin le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. L'échange d'informations dans ce domaine "se poursuit, mais nous ne nous sommes malheureusement toujours pas rapprochés d'une coopération réelle destinée à accroître l'efficacité des efforts dans la lutte contre le terrorisme en Syrie", a-t-il ajouté. "Il n'y a nulle part de plus grand foyer et d'incubateur pour ces terroristes qu'en Syrie", a souligné M. Kerry. "Et vous et moi sommes dans la position enviable de pouvoir réellement faire quelque chose contre cela", a-t-il dit à son homologue russe, soulignant que le monde attendait des Russes et des Américains qu'ils mettent "fin à ce fléau terroriste." Sergueï Lavrov a pour sa part jugé "utile" le dialogue de la nuit entre MM. Poutine et Kerry. "Pour ce qui est de la Syrie, (cet entretien) a permis de souligner la nécessité d'intensifier notre travail sur le règlement de la crise et nos efforts dans la lutte antiterroriste", a-t-il déclaré. Russes et Américains cherchent à s'entendre alors que combats sanglants et bombardements se poursuivent malgré un cessez-le-feu établi fin février sous l'égide de la Russie et des Etats-Unis. La dernière des trêves temporaires annoncées par l'armée syrienne a expiré vendredi, sans avoir été respectée ni par le régime ni par les rebelles. R. I./Agences