À la veille de la clôture de la session de printemps du Parlement, Ould Khelifa a mis en exergue la richesse de l'expérience politique et parlementaire en Algérie estimant que l'existence de 27 partis politiques de diverses obédiences est un « exemple inégalé » aux plans arabe ou africain. L'Algérie a « dépassé aujourd'hui le stade de l'expérimentation démocratique », a-t-il estimé précisant qu'il s'agissait d'un processus couronné par la révision de la loi fondamentale du pays après une longue s »rie de réformes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika par souci de préserver la « sécurité du pays et faire du peuple le sens de gravité dans la prise de décisions ». Répondant à ceux reprochant à l'Etat d'avoir accéléré l'adoption de la révision constitutionnelle, Ould Khelifa a affirmé que la vérité était tout autre car, selon lui, toutes les parties concernées ont été « associées à la série de consultations, toutefois et conformément à la règle démocratique, le dernier mot revient à la majorité et non aux progouvernementaux ». Sur les prochaines législatives et les défis qu'elles imposent eu égard à la conjoncture que traverse l'Algérie, Ould Khelifa a estimé que ces échéances « devront conférer une plus grande clarté aux contours de la scène politique nationale » à travers le « maintien des partis jouissant de crédibilité et une base populaire solide ». S'agissant des absences récurrentes des députés de l'APN, Ould Khelifa a souligné que la « question concerne en premier lieu la conscience du député » assurant que « dans certains cas, l'absence est justifiée par des engagements du député au niveau local ». Préférant ne pas parler de « sanctions », »Ould Khelifa a fait savoir qu'une « réflexion est en cours en vue de réduire les indemnités des députés absentéistes » conformément à la nouvelle réglementation. Les mécanismes de contrôle parlementaire existent Mohamed Larbi Ould Khelifa a affirmé que les mécanismes de contrôle parlementaire « existent effectivement », mais sont régis par des règles s'inscrivant dans le cadre du principe de la séparation des pouvoirs. A une question sur le recul du contrôle parlementaire qui fait de l'APN et du Conseil de la nation de simples chambres de vote, selon des formations politiques, Ould Khelifa a estimé que de telles affirmations sont « dénuées de tout fondement ». Il a précisé dans ce sens que « tous les cas rapportés ici et là par les médias sont des affaires qui étaient ou qui sont devant la justice, qui est, a-t-il dit, un pouvoir indépendant. » Pour ce qui est de l'interpellation du gouvernement, Ould Khelifa a indiqué que ce mécanisme sera activé par le biais du Premier ministre qui devra présenter annuellement la déclaration de politique générale devant les deux chambres du Parlement, conformément à la Constitution amendée. Le président de l'APN a indiqué en outre que les relations entre le gouvernement et le Parlement avec ses deux chambres se caractérisent par la coordination et la concertation « permanentes et non conjoncturelles », tant dans le domaine législatif qu'autres.Mohamed Larbi Ould Khelifa a démenti que les récents projets de loi soumis à la chambre basse du Parlement aient été votés de « manière expéditive », affirmant que ces projets ont fait l'objet d'étude et de débat avant le vote. Il a expliqué que le caractère urgent est en effet prévu dans le règlement intérieur de l'Assemblée et le gouvernement est en droit de diligenter la présentation des projets de loi si des délais sont préalablement fixés ou en cas de nécessité, néanmoins « les lois présentées récemment ne s'inscrivent pas dans ce cadre ». Concernant la loi portant régime électoral qui avait suscité des critiques de la part de l'opposition, le président de l'APN a expliqué que cette loi est venue pour « conférer davantage de crédibilité aux partis », assimilant le taux de 4% exigé pour l'admission du dossier de candidature à la moyenne imposée d'ordinaire pour tout examen. L'obligation de réserve existe dans toutes les institutions sensibles de l'état Concernant la polémique suscitée au sujet des dispositions relatives à l'obligation de réserve prévue dans les statuts des personnels militaires et des officiers de réserve, Ould Khelifa a affirmé qu'il s'agit d'« une incompréhension de l'objectif réel » de la part des détracteurs. Il a ajouté qu'il est « tout à fait normal » que l'obligation de réserve soit appliquée dans toutes les institutions sensibles de l'Etat, en premier lieu l'institution militaire. « Il est inconcevable qu'un fonctionnaire du corps de sécurité divulgue, une fois mis à la retraite, des secrets ou adopte des positions qui vont à l'encontre de l'intérêt suprême du pays », a-t-il ajouté.