L'appareil de la formation du tourisme est aujourd'hui incapable de couvrir les besoins exprimés actuellement par les infrastructures hôtelières, en matière de ressources humaines notamment. C'est, entre autres, ce qu'a signalé, hier au Cercle de l'armée, le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelouahab Nouri, à l'occasion de sortie d'une promotion d'élèves des écoles du tourisme. « Il est temps d'engager une réflexion pour élargir les écoles de formation et en créer d'autres, avec le concours des secteurs concernés, l'enseignement professionnel et supérieur », estime-t-il. Nouri a assuré que la formation est un véritable investissement à engager en partenariat avec les professionnels de l'hôtellerie et du tourisme. « Le but est d'arriver à concevoir un système de formation complémentaire qui englobe tous les secteurs de l'hôtellerie et du tourisme. La relance du tourisme est conditionnée par notre capacité à transformer la matière première en un produit compétitif. Ce qui exige une main-d'œuvre qualifiée », dit-il, prévenant que le schéma d'orientation de l'aménagement touristique et le plan qualité ne seront pas une réalité en l'absence de ressources humaines qualifiées. Pour revenir à la cérémonie de sortie de promotion 2015-2016 des écoles supérieures du tourisme d'Alger, de Tizi Ouzou et de Boussaâda, 408 étudiants ont été fraîchement diplômés cette année dans différentes filières. Nouri, ainsi que la ministre déléguée chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, ont récompensé les trois premiers majors de promo de chaque école. L'un de ces majors de promo a signalé, concernant la formation qu'il a reçue, que la pratique en est le maillon faible. « Nous avons souffert du manque d'encadrement dans certains hôtels, de luxe pourtant, pendant nos stages. Nous sommes plus qualifiés, au fait, pour gérer des agences de voyages que des hôtels. Ces derniers de toute façon exigent une expérience que nous n'avons pas », confie-t-il. La session de formation 2016-2017 accueillera 320 étudiants au niveau de ces trois écoles, dont celle d'Alger. Cette dernière projette, en termes de perspectives, de créer à son niveau une agence de voyages pour permettre une connexion entre les étudiants et le monde professionnel et mettre en place un nouveau mode d'apprentissage dans le management hôtelier. Pour répondre aux besoins d'encadrement exprimés par les étudiants, l'école compte instaurer un mécanisme d'encadrement et de suivi des stagiaires dans les entreprises d'accueil et ce, en introduisant la méthode « approche par compétence ».