Mais elle a eu lieu dans une atmosphère de scandale après la démission, dimanche dernier, de la présidente du parti, Debbie Wasserman Schultz, fragilisée par une fuite d'emails internes, rendus publics vendredi écoulé par le site Wikileaks. Certains de ces courriels semblent montrer un parti-pris en faveur d'Hillary Clinton lors des primaires, ce que le sénateur Bernie Sanders et ses partisans n'avaient cessé de dénoncer. « La meilleure façon pour moi d'accomplir ces objectifs (élire Hillary Clinton présidente) est de démissionner de mon poste de présidente du parti à la fin de la convention », a déclaré Mme Wasserman Schultz. Quelques heures avant, Sanders avait une nouvelle fois critiqué la partialité du parti dans un processus des primaires qu'il a toujours considéré comme injuste pour un « outsider » comme lui-même. « Le parti a été du côté de Mme Clinton depuis le premier jour », a-t-il dit sur NBC. L'entourage d'Hillary Clinton a, de son côté, suggéré que les pirates russes soupçonnés d'avoir volé les messages l'avaient fait « pour aider Donald Trump ». « C'est inquiétant », a dit son directeur de campagne, Robby Mook, sur ABC. Malgré la chaleur étouffante, le centre-ville de Philadelphie a été investi dès dimanche dernier par des milliers de manifestants, bien plus nombreux et mieux organisés que les quelques groupes ayant protesté lors de la convention républicaine à Cleveland. Une grande manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes favorables aux énergies renouvelables et réclamant l'interdiction de la fracturation hydraulique, parmi d'autres slogans écologistes. Les tee-shirts et pancartes pro-Sanders étaient omniprésents et des centaines de partisans irréductibles du perdant des primaires ont défilé bruyamment. Nombreux étaient ceux qui voyaient dans la fuite Wikileaks la validation de leurs soupçons. Toutefois, dans l'ensemble, les électeurs de M. Sanders soutiennent très largement Mme Clinton, selon les sondages. Tout ce que le parti démocrate compte d'étoiles montantes et de poids lourds, notamment le président américain Barack Obama et l'ancien président Bill Clinton, s'exprimeront au fil des quatre jours à la tribune de la convention qui se tiendra dans la salle de hockey et de basket Wells Fargo Center. Les orateurs vanteront l'expérience et la compétence d'Hillary Clinton, ancienne Première dame, sénatrice et chef de la diplomatie, et dénonceront le discours de division de Donald Trump. Lundi prochain « à Philadelphie, nous livrerons une vision très différente de notre pays », avait promis Hillary Clinton, 68 ans, lors d'un meeting samedi dernier à Miami (sud-est). « Nous construirons des ponts, pas des murs, nous épouserons la diversité qui a fait la grandeur de notre pays », avait-elle poursuivi.