La seule allocation d'un prêt bonifié de un million de dinars par hectare de terre agricole mis en valeur, adossée à celle portant facilitation de la mise en valeur de larges périmètres agricoles par des opérateurs économiques nationaux est en soi historique. Si on ajoute à cela, le relèvement de 5 à 10 hectares de nouvelles exploitations agricoles et l'élargissement conditionné de l'aide publique aux terres agricoles privées, sans oublier les mécanismes d'accès au financement et aux crédits bonifiés, et d'autres encouragements de l'investissement et de la dynamisation de la relation agriculture-agroalimentaire, on reconnaît là, avant d'épuiser l'énumération de toutes les mesures, un message, le plus fort dédié au secteur, qui se veut mobilisateur de toutes les énergies et de toutes les synergies nationales, celles qui activent déjà dans d'autres secteurs plus ou moins proches de l'agriculture et celles potentiellement susceptibles de reconnaître, à travers cet arsenal de mesures, l'occasion inédite, de s'accomplir dans la vie et de contribuer à l'essor du secteur et de l'économie nationale.Coiffant tous ces enjeux et motivant, dans l'esprit, toute la démarche, l'enjeu de création d'emplois plane sur toutes les mesures dont il semble découler naturellement ; cela surtout quand on sait que l'agriculture, avant le tourisme, est reconnue comme le secteur le plus porteur en matière de mobilisation humaine. Ne s'agit-il pas d'une ressource éternellement renouvelable qui gratifie l'effort collectif et individuel par une prospérité partagée ? Que dire donc de ces nouvelles dispositions destinées à accélérer le processus de développement du secteur agricole et à y stimuler l'investissement et la création d'emplois, sinon qu'il s'agit d'un fait, encore une fois, marquant du volontarisme financier de l'Etat et de l'importance qu'il attribue depuis des années déjà à l'agriculture et au principe souverainiste et prospectiviste de sécurité alimentaire qui lui est pendant.Outre cette question, les attentes formulées et investies dans le secteur agricole sont nombreuses et diffuses. Elles sont en-partie liées aux enjeux de création de centaines de milliers d'emplois dont ce secteur est un gisement avéré, de sédentarisation des populations rurales et de concrétisation d'un développement local durable, dont l'agriculture est un des vecteurs des plus primordiaux.Ces enjeux et bien d'autres consistant dans le développement de canaux d'exportation et surtout dans la connexion tant attendue entre le secteur industriel agro-alimentaire et l'agriculture expliquent la budgétisation colossale qui vient soutenir les nouveaux mécanismes préconisés par le Conseil des Ministres, qui portent autant sur les volets du foncier agricole, de l'organisation des filières, des ressources humaines, de l'accès au financement, que sur ceux de l'encouragement fiscal et du développement d'un réseaux de services dédiés à l'agriculture. Ce regard et ces égards panoptiques portés sur l'agriculture, mettent évidemment en vedette ce qui a toujours été le nerf de tout effort dedéveloppement : le financement. Une réalité qui n'exclut pas le caractère primordial des autres mesures, tant il est vrai que l'argent est une condition nécessaire, mais de loin très insuffisante pour pallier les carences d'un secteur, certes au cœur d'une performance remarquée, mais qui demeure en devenir, en vue de performances remarquables que l'on voudrait durables.