La foudre est tombée une troisième fois sur les jeux Olympiques : « l'éclair » Usain Bolt a remporté dans la nuit de dimanche à lundi le 100 m des JO, à Rio cette fois après Pékin et Londres, assommant une nouvelle fois la concurrence de toute sa classe. Icône de l'athlétisme, Usain Bolt est entré dans l'Histoire du sport en devenant le premier triple champion olympique du 100 m en 9 sec 81/100, devant Justin Gatlin (9.89) et le Canadien Andre De Grasse (9.91). Bolt, 29 ans, l'homme qui a révolutionné l'athlétisme et le sprint avec sa foulée longue et déliée en dépit d'un gabarit imposant (1,96 m, 94 kg) a regardé cette course d'anthologie depuis la piste d'échauffement. Et puis, il s'est glissé dans sa « routine ». L'entrée sur le stade sous les vivats de la foule, le doigt pointé vers le ciel, la chaîne glissée sous le maillot jaune et noir. Un départ poussif et... l'éclair. Cette fameuse accélération, qui le propulse devant Justin Gatlin et l'envoie vers l'arrivée, forcément victorieuse. Ensuite, place à la célébration, « boltienne », joyeuse et colorée. Un salut à Van Niekerk qu'il connaît depuis des entraînements partagés au printemps. Et déjà en tête le prochain objectif, un triple-triple de folie qui passe par une victoire sur le 200 m et le 4x100 m, comme à Pékin en 2008 et à Londres il y a quatre ans. « Quelqu'un a dit l'an passé que si je le faisais, je deviendrais immortel. Alors deux médailles de plus et ce sera fait : immortel », a lancé Bolt après sa victoire qui compte déjà sept titres olympiques à son palmarès XXL. Il en veut neuf, ce qui ferait de lui l'égal de deux légendes de l'athlétisme, le Finlandais « volant » Paavo Nurmi et le grand Carl Lewis, au firmament des sportifs les plus titrés de l'histoire des Jeux en athlétisme. Menacé par Justin Gatlin en début de saison, il avait marqué son adversaire dès sa demi-finale, bouclée facilement en 9 sec 86/100e. Cette rivalité l'a transcendé. Cette double victoire a une portée symbolique forte. Une défaite face à Gatlin, le « bad boy », suspendu cinq ans pour dopage, aurait fragilisé encore une discipline très abîmée par les scandales. D'ailleurs, Gatlin a essuyé les sifflets du stade avant le 100 m. « Je suis revenu depuis maintenant près de six ans, je comprends que les gens veuillent voir une rivalité entre lui et moi. Mais il faut que le meilleur gagne et aujourd'hui Usain a été meilleur. J'aime tout le monde, j'ai du respect pour tout le monde et j'aimerais que le public me respecte aussi », a souligné Gatlin, qui dit n'avoir « pas vraiment prêté attention » aux sifflets.