La Banque mondiale s'est précipitée en publiant un rapport alarmant sur les prévisions budgétaires de l'Algérie, situant ses réserves de change, à l'horizon 2018, à 60 milliards de dollars. Une telle projection, que d'autres institutions internationales, à l'image du FMI, contredisent, n'est basée sur aucune donnée tangible et semble ignorer les efforts entrepris par le gouvernement algérien en vue de relancer et diversifier son économie, rationaliser ses dépenses et multiplier ses ressources financières. La Banque d'Algérie a tenu à apporter des précisions chiffrées aux prévisions alarmistes de la Banque mondiale. Elle a surtout insisté sur le fait que les réserves de change seront supérieures au seuil avancé par la Banque mondiale en 2018. A grands coups d'arguments, la Banque d'Algérie démonte les prévisions de la Banque mondiale et affirme que cette dernière n'a pas tenu compte du fait que les prévisions des experts tablent sur des cours de pétrole plus élevés durant les deux prochaines années, mais aussi sur le fait que l'Algérie opère, depuis le début de la crise financière, des réaménagements dans sa politique de commerce extérieur et en matière de gestion de ses dépenses qui font que le déficit du Trésor public est de moins en moins important. En plus de la baisse de la facture des importations, conjuguée aux prévisions de la hausse du volume des exportations et des mesures arrêtées en vue de rationaliser les dépenses publiques et d'un meilleur recouvrement de la fiscalité. Néanmoins, comme tient à le préciser la Banque d'Algérie, les mesures prises par le gouvernement algérien ne visent aucune coupe drastique dans le budget de l'Etat. Elles ont pour objectif de limiter le recours aux financements du Trésor public, à travers l'introduction d'autres formes de financement, afin, justement, de réduire le déficit budgétaire, voire revenir à l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas la première fois que des rapports d'institutions internationales versent dans l'alarmisme, voire dans l'approximation, s'agissant de l'Algérie et d'autres pays. Cette fâcheuse manière de traiter des sujets aussi sensibles démontre, si besoin est, que les solutions à nos soucis doivent, d'abord et avant tout, être l'émanation d'un débat national qui tienne compte des réalités et des attentes internes. En effet, qui est mieux placé que les Algériens pour connaître leurs problèmes et leurs capacités réelles ? Qui pourrait se soucier de leur devenir et de leur développement ? Les solutions clé en main, proposées par les institutions internationales, ne sont pas la panacée. Souvent, elles font beaucoup de dégâts sans pour autant redresser la situation .