Ce site, s'étalant sur plusieurs kilomètres, de l'embouchure d'oued El Harrach jusqu'au début du grand port d'Alger, est devenu l'adresse toute indiquée pour s'offrir un moment de détente et faire un plongeon dans la Méditerranée en toute sécurité. Depuis l'entame de la saison estivale, les Sablettes sont envahies par de nombreuses personnes en quête de détente. En cette journée de mercredi, la plage accueille ses premiers estivants sous un soleil de plomb. Dès les premières heures du jour, les automobilistes stationnent dans le parking aménagé à cet effet. Des navettes reliant la Place du 1er-Mai aux Sablettes ou à partir de Badjarah déposent leur lot de personnes avides d'évasion. A 13 heures, la petite plage regorge de parasols bariolés. L'affluence n'a pas cessé, d'autres citoyens arrivent en groupes accompagnés de leurs enfants, chaises et glacière. La journée sera longue et il faut tout prévoir pour calmer les estomacs de nos chérubins. Pour ceux qui ont la flemme de ramener à manger de chez eux, une pizzeria et une sandwicherie sont installées sur place depuis trois semaines pour répondre aux exigences des vacanciers. Ouvert au public en juin 2014, la promenade des Sablettes attire tous les jours un peu plus de personnes venues de différentes localités. Certaines familles accostées viennent d'El Affroun, Blida, Baraki. Certains excursionnistes rencontrés sur place sont venus de Touggourt, dans la wilaya de Ouargla. Trois bus, bien pleins, s'arrêtent devant l'entrée de la promenade. Femmes et enfants en descendent les visages illuminés par des sourires, signe de leur satisfaction de se retrouver tout près de la grande bleue. Sous des abris en bois aménagés tout au long de la promenade, des familles déballent sur les tables leurs repas. Une famille venue de Bordj El Kiffan, accompagnant des cousines émigrées, affichent leur satisfaction de « se retrouver à Alger en toute quiétude », avoue l'une d'elles. Venu profiter de la promenade avec sa femme et ses deux enfants en bas âge, un quinquagénaire confie : « La sécurité des lieux est importante. Nos enfants peuvent jouer et pratiquer du vélo sans être inquiétés outre mesure. » Il faut dire que le dispositif de sécurité est imposant. De nombreux agents circulant en vélo ou en quad, ainsi qu'un poste de police mobile appelé en renfort pour l'été, sécurisent les lieux. La nuit, l'ambiance est festive A partir de 18 heures, c'est une nouvelle vague d'estivants qui débarque. « A partir de 20 heures plus de place sur la promenade, même les espaces gazonnés sont pris d'assaut », reconnaît un agent. L'accès facile à cet endroit est un atout qui permet à de nombreux visiteurs de fréquenter la jetée de nuit. « Les gens arrivent massivement vers 20h, précise un autre agent. Ça devient même très difficile de se garer. Mais les gens viennent quand même pour prendre une glace ou se détendre, car plusieurs attractions sont proposées et l'ensemble est assez bien aménagé. ». La promenade des Sablettes accueille ses visiteurs au moment où des travaux sont en voie de finalisation. D'après les informations recueillies sur place, une série de restaurants seront ouverts dans moins d'une semaine. Ceci en plus de l'achèvement des travaux du théâtre aménagé sur l'autre partie de la promenade. Cette dernière est réhaussée par l'installation de stands dédiés au travail artisanal. Le savoir-faire et l'inspiration sont mis en évidence à travers des réalisations minutieusement façonnées. Trois piscines sur les rives d'oued El Harrach Afin de faire une extension des lieux, le projet d'aménagement de la capitale a permis de construire trois piscines. Ces dernières sont devenues le lieu privilégié des citoyens du centre, mais aussi de nos concitoyens venus de l'étranger. Les tarifs pratiqués, 1 000 DA pour adultes et 500 DA pour les enfants, sont jugés abordables. Toutefois, pour y accéder il faut longer un mur qui sépare ce site du chantier. La poussière soulevée par les poids-lourds rend le couloir bordé d'immenses monticules de terre ocre inhospitalier. L'odeur des égoûts est nauséabonde et les détritus charriés par l'oued El Harrach tout proche s'amoncellent sur les bords du cours d'eau que le consortium algéro-coréen, Cosider-Daewoo, s'emploie à assainir depuis plus de trois ans. Malgré ces travaux d'assainissement, le fleuve déverse toujours détritus et eaux usées dans la baie d'Alger. Ces odeurs pour un habitué des lieux « n'incommodent pas. C'est une odeur qui n'est pas permanente ». La piscine attire toujours. Ses atouts sont la sécurité et l'hygiène. Pour ce père de famille accompagné de son garçon de 4 ans et sa fille de 2 ans, « c'est l'endroit idéal où mes enfants peuvent se baigner en toute sécurité. Je suis déjà venu l'année dernière et cela m'a beaucoup plu », a-t-il confié. A l'entrée de la piscine, des agents veillent au grain et orientent chaque catégorie vers la piscine de son choix. Une, destinée aux familles, une autre pour les jeunes seuls et un autre bassin pour les seuls enfants. A l'achat du billet, un bracelet est accroché au poignet du baigneur « afin de lui permettre de sortir et de revenir à la piscine sans gêne et aller acheter ce dont il a besoin », explique un agent. L'aménagement des Sablettes est un plus pour la capitale qui reprend progressivement ses droits sur l'oisiveté, pour offrir enfin des espaces de divertissement à ses habitants, qui n'en demandaient pas plus.