Les 4 villes, candidates à l'organisation des jeux Olympiques de 2024, suivent à leur façon les Jeux de Rio. Elles ont coché le 13 septembre 2017 : ce jour-là, à Lima, les quatre villes candidates à l'organisation des jeux Olympiques de 2024 seront fixées sur leur sort. En attendant, chacune suit à sa façon les Jeux de Rio. Budapest saisi par la fièvre Le début en fanfare de la Hongrie à Rio (5 ors les cinq premiers jours, 8 voire 9 en vue au total) suscite un engouement olympique inédit dans le pays. La fanzone mise en place sur les bords du Danube, à Budapest, affiche régulièrement complet. Y compris pour un match de poule de water-polo comme Hongrie-Serbie (13-13, le 6 août). Les athlètes médaillés sont accueillis en grande pompe à l'aéroport et les épreuves sont retransmises en intégralité à la télévision. Mais cet engouement ne lève pas tous les doutes quant au bien-fondé de la candidature, y compris chez les supporters. « Avoir les JO 2024 donnerait certainement une énorme visibilité à la Hongrie. Mais je crains que ce ne soit un gouffre financier », résume Dominik Kassay. Alors que le Premier ministre Viktor Orban est à Rio jusqu'à la fin de Jeux pour y promouvoir la candidature hongroise, Budapest, qui promet des Jeux « à taille humaine » et à budget raisonnable, estime que le succès de sa fanzone augure de l'ambiance. Paris mobilisé devant la télé En cette période estivale, de nombreux Français sont en vacances, ce qui favorise les audiences télé, y compris la nuit en raison du décalage horaire. Durant la première semaine, au total, près de 34 millions de téléspectateurs ont suivi en France les 455 heures d'antenne proposées. Les retransmissions de l'après-midi (en matinée au Brésil) ont réuni en moyenne 2,1 millions de téléspectateurs et 21,7% de l'audience et 2,6 millions en soirée (après-midi à Rio). Parmi les plus attendus, le judoka Teddy Riner a réuni 6,2 millions de téléspectateurs, le plus haut pic depuis le début de ces Jeux. Seul bémol, la cérémonie d'ouverture a réuni 1,6 million de téléspectateurs (42,6%) au coeur de la nuit, loin des 8,7 millions (56,9%) de celle de Londres, diffusée en prime time. En dehors de cette présence assidue devant les écrans de télévision, les Français ont assuré la promotion de la candidature de Paris, sur place à Rio, où le Comité de candidature est présent depuis le début des Jeux alors que le président François Hollande s'est rendu au Brésil au début des JO. À Rome, un intérêt exceptionnel Les JO de Rio, qui ont apporté une pluie de médailles à l'Italie et passionné le public, apparaissent de bon augure pour la ville candidate à l'organisation des JO 2024. Défi relevé pour la télévision publique italienne Rai qui a obtenu l'exclusivité des retransmissions des compétitions face à son concurrent privé Sky et offert une couverture 24 h/24 des JO sur trois chaînes, enregistrant un boom d'audience. Les Italiens ont démontré un « intérêt exceptionnel » pour les jeux Olympiques, se félicite la Rai, qui a comptabilisé plus de 37 millions de téléspectateurs pendant la première semaine des Jeux de Rio. Les Italiens ont montré un engouement particulier pour le plongeon féminin (4,33 millions de téléspectateurs), le skeet (2 millions) et l'escrime. L'enthousiasme pour les JO est incarné par Matteo Renzi, chef du gouvernement, qui a multiplié les tweets euphoriques au fil des compétitions. « Qu'il est beau le sport italien. Judo et épée en or. Super le plongeon, le cyclisme, la natation. Ce n'est que le début orgueil tricolore forzaazzuri », a-t-il twitté le 7 août. À Los Angeles, les habitants se projettent devant les images Los Angeles est prête à recevoir la flamme olympique « depuis son extinction à la cérémonie de clôture des JO de 1984 », a vanté le maire de la métropole californienne, dont les habitants se prennent à rêver du retour de l'olympiade en 2024. « Los Angeles est l'une des rares villes au monde où il n'y a pas besoin de rajouter tout un tas d'édifices pour des jeux Olympiques », assure, de son côté, AJ Sacher, responsable du bar Barney's Beanery, en référence à la candidature de la ville face à Paris, Rome et Budapest. Le manager du bistrot, ancien rendez-vous mythique du gratin d'Hollywood où Quentin Tarantino a écrit « Pulp Fiction », en sait quelque chose. L'établissement dans lequel il travaille depuis 16 ans s'est maintenant spécialisé dans le retransmission d'événements sportifs. Sur la cinquantaine d'écrans qui diffusent habituellement du football américain et du basket, la clientèle a depuis quelques jours les yeux rivés sur les JO de Rio, même si une bonne partie manifeste plus d'enthousiasme pour la saison de baseball. « Tout le monde vient regarder les cérémonies d'ouverture, les gens viennent en groupe. A Los Angeles, il y a des gens venus du monde entier, alors, ils viennent voir le pays dont ils sont originaires », poursuit-il. Des JO doivent être organisés « dans une ville convenable où tu ne risques pas de te faire agresser », souligne Jose Ortiz, un directeur de casting âgé de 34 ans, pour défendre sa ville, égrenant au passage les critiques sur Rio et les problèmes de transports et de violence.