Deux nouvelles initiatives pour un changement de régime dans le monde arabe. La première appelle les Qataris à descendre dans la rue le 16 mars pour demander l'éviction de l'émir de Qatar Hamad ben Khalifa al-Than qu'elle présente comme un agent d'Israël, une mention de l'Etat hébreu absente de tous les appels contre d'autres chefs d'Etat arabes ciblés par la colère de leurs peuples. Parmi les autres revendications : l'éviction de la vie publique de l'épouse de l'émir, cheikha Mozah, connue pour son rôle dans les domaines de l'enseignement public et de la promotion des droits des femmes, la rupture des relations avec les Etats-Unis qui maintiennent une importante base militaire dans l'émirat, et la fin des rapports informels avec l'Etat hébreu. Les Etats-Unis qui considèrent l'émir Hamad comme un souverain modéré et le Qatar comme l'Etat qui développe une image de tolérance dans la région, laisseront-ils faire ou surveilleront-ils de près l'évolution de cet appel au changement qui a drainé plus de 20.000 «fans» dans cet Etat clé pour la stabilité de la principale région pétrolière du monde ? Sur la page Facebook consacrée à l'Arabie Saoudite, où le roi Abdallah est beaucoup plus conservateur, 9.400 personnes ont approuvé des demandes de changements politiques, économiques et sociaux et l'appel à «jour de colère» le 11 mars prochain. L'opération désamorçage du roi : il a annoncé un programme d'aides sociales de près de 30 milliards d'euros, ce qui ne semble pas séduire les jeunes Saoudiens (70% de la population a moins de 24 ans) grisés par les «printemps» tunisien et égyptien. «Ces offres sont superbes si elles étaient venues avant 2011, mais maintenant nos demandes sont plus exigeantes. Nous ne voulons plus des bonbons mais de véritables réformes : la dignité, l'égalité, la transparence, la liberté d'expression» écrivent les jeunes, estimant que leurs «revendications n'ont pas de prix en riyals, en dollars ou en euros»…