Le bilan de l'attentat, perpétré samedi dernier lors d'un mariage dans les rues de Gaziantep, s'est élevé hier à 50 morts. « Le nombre de personnes tuées dans cet attentat terroriste est aujourd'hui de 50 », a annoncé le bureau du gouverneur de cette province voisine de la Syrie, Ali Yerlikaya. Le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) a fait savoir dans un communiqué qu'il s'agissait du mariage d'un de ses membres et que des femmes et des enfants figuraient parmi les victimes. Mahmut Togrul, un député du HDP à Gaziantep, a déclaré qu'il s'agissait d'un mariage kurde. D'après l'agence de presse Dogan, un kamikaze s'est mêlé aux invités — dont un grand nombre de femmes et d'enfants — avant d'actionner sa charge. Les forces de sécurité sont désormais à la recherche de deux personnes qui l'accompagnaient. « Des responsables sont allés avec la police sur les lieux pour l'enquête et ont trouvé les restes d'une veste d'explosifs pour un attentat-suicide », a déclaré le parquet cité par la presse. Plusieurs responsables locaux avaient laissé entendre dans la nuit que l'attaque avait été menée par un kamikaze. Un responsable turc a indiqué que le mariage « se déroulait en plein air » dans un quartier du centre de Gaziantep à forte concentration kurde. Ce qui renforce la piste d'un attentat terroriste. Le président Recep Tayyip Erdogan a estimé que le groupe terroriste Daech était « probablement » l'auteur de cet attentat. La ville de Gaziantep abriterait, en dehors des réfugiés et des militants de l'opposition, un nombre important de terroristes. L'explosion de Gaziantep survient alors que le Premier ministre, Binali Yildirim, a annoncé quelques heures auparavant que la Turquie souhaitait jouer un rôle « plus actif » dans la solution de la crise en Syrie afin de « faire cesser ce bain de sang ». « Que nous l'aimions ou pas, Assad est aujourd'hui l'un des acteurs » de la guerre dans ce pays et il est possible de « lui parler pour la transition », a dit Yildirim, tout en excluant que ce soit la Turquie qui le fasse. Le président russe, Vladimir Poutine, a condamné « la cruauté et le cynisme » de cette attaque. L'ambassadeur des Etats-Unis, John Bass, a, de son côté, « condamné l'attaque barbare de civils innocents ». « Nous sommes solidaires de notre alliée la Turquie et nous nous engageons à continuer à travailler étroitement ensemble pour défaire la menace terroriste », a-t-il conclu. De son côté, le président français, François Hollande, a vivement condamné hier cet attentat, le qualifiant d'ignoble attentat terroriste.