Violence n La presse turque a baptisé cette journée de dimanche noir. Un soldat a été tué et 23 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée contre les forces de sécurité à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie ensanglanté par une vague d'attaques, a annoncé l'état-major lundi. L'attaque, survenue dimanche soir, a visé le quartier général de la gendarmerie de Dicle, dans la province de Diyarbakir. Peu après l'attaque, une fusillade a éclaté lorsque la police a tenté d'arrêter un véhicule suspect, dont les occupants ont réussi à prendre la fuite. Un magistrat et trois policiers ont été blessés, selon l'agence de presse Dogan. Une voiture piégée a explosé dimanche devant le quartier général de la police à Gaziantep, ville du sud-est de la Turquie qui accueille de très nombreux réfugiés syriens, tuant au moins deux policiers et faisant 22 blessés. Des images des caméras de surveillance diffusées par les médias turcs ont montré des scènes de chaos à l'extérieur du bâtiment alors que des ambulances arrivaient pour évacuer les victimes gisant par terre. Dans le même temps, trois soldats ont trouvé la mort dans une embuscade dans la région à majorité kurde plus à l'est. SL'enquête sur l'attentat à la voiture piégée à Gaziantep se concentrait également sur l'EI, qui contrôle des pans de la frontière avec la Turquie, selon les médias turcs. La police a arrêté le père d'un membre connu de l'EI dans la ville, Ismail G., et des tests ADN étaient en cours pour vérifier l'identité de l'auteur de l'attentat, selon le quotidien Hurriyet. D'après la chaîne NTV, des affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité après l'explosion et des coups de feu ont été entendus. Dimanche également, quatre personnes ont été blessés dans la ville frontalière de Kilis, au sud de Gaziantep, par la chute de roquettes tirées depuis une zone sous contrôle de l'EI en Syrie, selon l'agence de presse Anatolie. Kilis est régulièrement la cible de telles attaques, souvent meurtrières. L'attentat de Gaziantep intervient alors que le pays a été secoué par une série d'attaques, dont deux à Istanbul imputées aux jihadistes et deux autres à Ankara revendiquées par des militants kurdes, qui ont fait des dizaines de tués. Mercredi, une kamikaze s'était fait exploser à Bursa (nord-ouest), blessant 13 personnes. Cette attaque a été revendiquée dimanche par un groupe dissident du PKK, les «Faucons de la liberté du Kurdistan» (TAK).