Les gardes communaux reviennent à la charge. Ils se sont rassemblés hier à la place des Martyrs. C'est leur quatrième mouvement de protestation en l'espace d'un mois. Et le premier après que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales ait gelé la décision portant dissolution de ce corps et le redéploiement des 95.000 gardes à l'échelle nationale dans différents services relevant de plusieurs départements ministériels, à l'exemple du secteur de l'Education , la Santé, l'Hydraulique … «Nous sommes arbitrairement destitués de notre mission de défense et mutés vers des services en tant qu'agents d'entretien», déplorent les délégués de la corporation , venus en force de plusieurs wilayas notamment Alger, Blida, Tipasa , Tiaret, Ain Defla, Chlef, Médéa …, investir la place des Martyrs. Contrairement aux premiers rassemblements, le quatrième est déclaré illimité selon les protestataires. Ils revendiquent l'annulation de la décision de redéploiement des gardes communaux sur d'autres secteurs. «Auparavant, nous comptions énormément sur la dissolution de ce corps, espérant obtenir un meilleur statut compte tenu des sacrifices que nous avions consentis au cours de la longue décennie noire. A notre grande déception, nous sommes dispatchés un peu partout sans tenir compte de nos aspirations à être intégrés dans des corps qui conviennent à nos aptitudes, d'autant plus que nous dépendions, dans les années 90 du ministère de la Défense sur le plan opérationnel. Alors que sur le plan administratif, la corporation relevait du ministère de l'Intérieur», déplorent-ils. Le comble, ils attestent que leurs salaires actuels en tant que vacataires et contractuels, dans les nouveaux services, sont inférieurs à ceux perçus en tant que gardes communaux. Outre le droit à la retraite après quinze années de services (à l'image du corps militaire), ils revendiquent une indemnisation allant jusqu'à 500 millions de centimes au profit de chaque agent, en guise de reconnaissance, à son engagement dans la lutte contre le terrorisme. S'estimant lésés, les gardes communaux réclament des indemnisations sur les nombreuses années passées à combattre le terrorisme.Ils rappellent que la corporation compte plus de 3000 victimes.