Pas moins de huit wilayas ont déjà enregistré des mouvements de protestation des éléments de la garde communale. Le corps de la garde communale ne veut apparemment pas passer à côté de la grogne sociale qui a affecté presque toutes les corporations. Le changement de statut, d'abord conçu comme une dissolution, et le redéploiement des éléments et leur incorporation en qualité d'agent de sécurité dans les entreprises et administrations publiques et même comme gardes forestiers ne semble pas être de goût des gardes communaux. Ces mesures prises le mois de décembre dernier par le ministère de l'Intérieur ont suscité l'inquiétude de ce corps créé en 1996 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La réaction est toute simple: les gardes communaux ont refusé le statut d'agent de sécurité et autres fonctions. Pour protester contre ce changement et faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles, les gardes communaux comptent organiser un vaste mouvement de protestation dans différentes wilayas du pays le 10 mars prochain. Des rassemblements devant les sièges de wilayas et les délégations wilayales de ce corps sont prévues. Mais avant d'en arriver là, plusieurs rassemblements ont été déjà organisés par les gardes communaux dans au moins huit wilayas du pays. Avant-hier, ils ont tenu quatre sit-in dans les wilayas de Boumerdès, Aïn Témouchent, Sétif et Bordj Bou Arréridj. A Boumerdès, plus de 200 agents ont observé un sit-in à l'intérieur du siège de la wilaya pour réaffirmer le rejet du statut d'agent de sécurité qui leur a été proposé dans le cadre de l'opération portant dissolution de ce corps. Les protestataires ont demandé aussi l'augmentation des salaires et leur indemnisation pour les journées supplémentaires effectuées durant ces dernières années. Les gardes communaux ont exigé, en outre, dans une lettre adressée au Premier ministre, le versement des primes et indemnités prévues par le décret 266-96 du 3 août 1996, tout comme les augmentations de salaire promises depuis 2008. Un autre sit-in a été tenu devant le siège de la wilaya de Sétif par des dizaines de gardes communaux qui exercent déjà en tant qu'agents dans différentes administrations publiques. Les protestataires ont affirmé que leur statut n'est pas clair et qu'il y a des situations non encore régularisées au niveau de leur délégation, dont le paiement des arriérés de salaires et primes ainsi que la non-régularisation des congés annuels. Le logement est aussi l'une des revendications formulée. D'autres ont contesté le fait qu'ils sont affectés au niveau de certaines administrations en tant qu'agent polyvalent et de nettoiement au lieu d'agent de sécurité. Idem pour la wilaya de Bordj Bou Arréridj et Saïda où les gardes communaux ont observé un sit-in devant le siège de leurs wilayas respectives pour dénoncer les dernières mesures prises par le ministère de l'Intérieur relatives au redéploiement de ce corps. A Aïn Témouchent, plus de 300 gardes communaux se sont rassemblés ce dimanche matin, devant le siège de la wilaya pour présenter aux autorités leurs revendications socioprofessionnelles. Les protestataires ont annoncé leur refus de réintégrer la vie civile comme simples agents de sécurité dans des administrations publiques Le même jour, plus d'une centaine d'éléments de la garde communale ont bloqué la circulation durant plusieurs heures à la sortie nord de la ville de Blida sur l'axe routier Blida-Koléa. Les manifestants qui s'estiment lésés dans leurs droits socioprofessionnels, ont voulu, à travers cette action, protester contre ce qu'ils croient être un «mépris des pouvoirs publics, qui ont balayé d'un revers de la main les lourds sacrifices qu'ils ont consentis durant les années de lutte contre le terrorisme, affiché à leur encontre».