Acculé et de nouveau condamné par l'Onu pour violation du cessez-le -feu, commise dans la région de Gargarate, le Maroc cumule les revers politico-diplomatiques. C'est encore une fois, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Frederica Mogherini, qui lance la charge. Elle a, en effet, souligné, mercredi dernier, la nécessité de rétablir la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) dans la plénitude de ses fonctions. « Le 26 juillet 2016, le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a informé le Conseil de sécurité des Nations unies sur la Minurso et a déclaré que 25 fonctionnaires de la mission ont rejoint leurs postes. Le rétablissement de la Minurso dans la plénitude de ses fonctions ne doit pas être abordé sous l'angle du nombre, mais sous celui de la restauration de sa capacité à exercer pleinement son mandat », a-t-elle écrit dans sa réponse aux eurodéputés Paloma Lopez et Javier Couso pressant l‘UE de prendre un « engagement ferme » pour le rétablissement de la Minurso pour qu'elle puisse organiser un référendum d'autodétermination avant le 30 avril 2017. La précision est d'autant plus importante qu'elle rappelle la vocation de la Minurso chargée de préparer les conditions d'un référendum. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, fin avril, une résolution prorogeant d'un an le mandat de la Minurso et jugeant « urgent » que la mission puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions dans un délai de 90 jours. La résolution du Conseil adoptée lors d'un vote par dix voix pour, deux contre (Venezuela et Uruguay) et trois abstentions (Angola, Nouvelle-Zélande et Russie), a déploré que la « capacité de la Minurso de s'acquitter pleinement de son mandat ait été limitée », l'essentiel de sa composante civile, y compris le personnel politique, ne pouvant exercer ses fonctions dans la zone d'opérations de la mission. Plus de 80 fonctionnaires civils de la Minurso ont été expulsés en mars dernier du Sahara occidental par le Maroc à la suite de déclarations du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a qualifié « la présence marocaine au Sahara occidental d'occupation », lors d'une visite début mars dans un camp de réfugiés sahraouis. La haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères et la politique de sécurité a réaffirmé, par ailleurs, le soutien de l'Union aux efforts déployés par le secrétaire général des Nations unies pour « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU ».