Photo : Makine F. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, a annoncé, hier, que la vente du logement à tempérament, une action destinée aux jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 35 ans, ressemblera à la location-vente. «Nous considérons qu'il y a une catégorie de jeunes qui ne peuvent pas accéder au crédit. C'est la raison pour laquelle nous avons suggéré la vente à tempérament. Celle-ci ressemblera certainement à la formule location-vente», a-t-il souligné lors de son passage sur les ondes de la Chaine III. Sans pour autant donner plus de détail, le ministre a indiqué que cette mesure permettra aux jeunes souscripteurs de bénéficier de facilitations de paiement. Tout en rappelant que le secteur a enregistré la livraison de 190 000 logements à la fin de 2010, un lot comptabilisé sur les 1,2 million d'unités inscrites pour le quinquennat 2010-2014, le ministre a fait savoir que la part des jeunes sera importante. Un programme additionnel de réalisation de 50.000 Logements promotionnels aidés (LPA) est destiné aux jeunes avec la formule de vente à tempérament. La vente à tempérament est présentée par le ministre comme un «appoint» aux programmes qui existent déjà. Sa mise en application est en étude au niveau du ministère des Finances. Ce dernier a mobilisé également des experts en la matière en vue de mettre sur pied le Fonds de garantie des crédits concédés pour le financement des constructions. Une nouvelle mesure entérinée également par le dernier Conseil des ministres. Le département des Finances est appelé à fixer le montant qui alimentera ce Fonds et préparer les textes d'application. Tout en précisant que le Fonds prendra en charge toutes les catégories des contractants de crédit immobilier, M. Moussa a souligné que cette institution qui viendra consolider le Fonds de garantie de caution mutuelle, a pour objectif de «fluidifier la demande». UNE COMMISSION POUR RECENSER LES ASSIETTES FONCIÈRES A la question de savoir si son département prévoit de revoir à la baisse le montant exigé comme apport personnel, le ministre a fait savoir que ce dernier n'a jamais été fixé au préalable. «Le financement d'un logement LSP est triangulaire. Il est composé de l'apport initial, l'aide de l'Etat et du crédit bancaire. L'apport personnel dépend de la solvabilité du souscripteur», a-t-il expliqué. L'aide de l'Etat est fixée à 700 000 DA, l'apport personnel est donc tributaire du montant du crédit accordé par la banque. Pour ce qui est du foncier, M. Moussa a indiqué que «le verrou sera levé mais progressivement», informant que son département a mis en place, suite à l'instruction du chef de l'Etat, une commission en vue de recenser les assiettes foncières non encore mises en construction notamment dans les grandes agglomérations. Le ministre souligne, néanmoins, que la demande est très forte là où le foncier n'est pas disponible. Au sujet de la réalisation des chantiers, M. Moussa a indiqué que le nombre des entreprises est monté en cadence, passant de 22 000 à 31 800 entreprises. Et d'ajouter : «Nous avons été autorisés à faire appel à des moyens et à des experts étrangers pour les projets en cours car nous avons toujours besoin de leur compétence». Employer la main d'œuvre algérienne reste une condition sine qua non, note l'intervenant. Le ministre promet de réduire encore plus les délais de réalisation fixés entre 24 et 30 mois et réaffirme que les entreprises sont passibles à des pénalités de retard. Au sujet du squatt des logements construits, le ministre a fait remarquer que le temps pour la notification des livraisons est, en effet, assez important, ce qui peut favoriser ce phénomène. Tout en niant le passe-droit, le ministre soulignera à la fin que l'attribution des logements est soumise à un système de notation prenant en compte le revenu du postulant, les conditions d'habitat, sa situation familiale et personnelle et enfin l'ancienneté de sa demande.