Le lanceur qui a explosé le 1er septembre devait mettre sur orbite un satellite utilisé par facebook. Le groupe de Mark Zuckerberg aurait ainsi pu offrir Internet à une partie du continent africain qui en est privé. Si l'explosion de la fusée Falcon 9 de SpaceX, jeudi 1er septembre, au Cap Canaveral (Floride), n'a fait aucune victime, elle a toutefois « porté un coup aux ambitions de deux milliardaires très médiatisés : le patron de SpaceX, Elon Musk, et celui de facebook, Mark Zuckerberg », écrit le Los Angeles Times. Le lanceur a explosé avec sa charge, le satellite de communication Amos 6, qui devait être exploité par la compagnie israélienne Spacecom. Une fois placé sur orbite, le 3 septembre, l'engin aurait été utilisé par l'Etat israélien et par un consortium réunissant l'opérateur français Eutelsat et Facebook. Ce satellite constituait en effet la première étape du projet Internet.org du groupe de Mark Zuckerberg, qui souhaite étendre la couverture d'Internet aux 60 % des habitants de la planète qui n'y ont toujours pas accès. Amos 6 devait ainsi « permettre à plusieurs centaines de milliers de personnes en Afrique subsaharienne d'accéder au réseau », explique le Wall Street Journal, qui précise que « la construction d'un tel engin implique des centaines de personnes et prend au moins deux ans ». De son côté, SpaceX va probablement prendre du retard dans son planning. Le lancement qui a été effectué le 3 septembre aurait été le neuvième de l'année, et huit autres étaient programmés d'ici à la fin 2016. Dans les mois qui viennent, les clients potentiels de la société d'Elon Musk – et, tout particulièrement, le gouvernement américain – y regarderont sans doute à deux fois avant de signer un contrat. Selon des spécialistes interrogés par le Los Angeles Times, cet accident ne devrait toutefois pas ruiner la crédibilité de SpaceX, qui « affiche un taux de succès de 93 %, très proche de la moyenne du secteur (95 %) ». L'explosion de Falcon 9 fera peut-être une autre victime collatérale. Selon le site spécialisé Space News, « elle pourrait remettre en cause le rachat de la compagnie israélienne Spacecom par le conglomérat chinois Beijing Xinwei Technology. Cette opération, annoncée le 24 août, était en effet suspendue à la mise en service du satellite Amos 6 ». Maintenant, qui va régler la note ? Tout dépend des assurances souscrites par les parties prenantes. Selon le Los Angeles Times, le fabricant du satellite, Israël Aerospace Industries, aurait assuré Amos 6 pour 285 millions de dollars (soit sa valeur), et la police couvrirait l'engin pendant son transit au pas de tir et jusqu'à son lancement. Mais pour la fusée, la situation semble encore peu claire.