Elon Musk, fondateur de SpaceX, et Jeff Bezos, créateur d'Amazon et de Blue Origin, deux milliardaires d'internet rivaux mais fans d'espace viennent de sceller chacun d'importants contrats qui vont bouleverser le paysage spatial et le faire dépendre davantage du secteur privé. Jusqu'à la fin des navettes en 2011, l'agence spatiale américaine était le seul maître du jeu aux Etats-Unis dans le transport spatial pour accéder à l'orbite terrestre basse. Or la NASA vient de sélectionner cette semaine SpaceX et Boeing pour construire les deux premiers vaisseaux privés de transport de personnes à la Station spatiale internationale (ISS) à partir de 2017 avec un contrat total de 6,8 milliards de dollars. Quant au marché juteux des lancements de satellites militaires et de sécurité nationale, il revient jusqu'à présent exclusivement à United Launch Alliance (ULA), société conjointe entre Boeing et Lokcheed Martin, un quasi-monopole que SpaceX entend briser, affirmant pouvoir offrir des prix nettement inférieurs. Or mercredi Blue Origin et ULA ont dévoilé un partenariat pour développer un nouveau moteur de fusée basé sur les technologies de Blue Origin censées réduire nettement les coûts de lancement. Il doit aussi mettre fin à la dépendance du moteur russe RD-180 qui équipe la fusée Atlas V, un des deux lanceurs de UAL qu'utilisera Boeing pour lancer son futur vaisseau spatial habité