« Deux films seulement étaient en lice pour les Oscars 2017 », a affirmé le réalisateur qui a animé, hier, une conférence de presse à la cinémathèque d'Alger. « La commission devait choisir entre « Le Puits » et « La Route vers Istanbul » de Rachid Bouchareb, réalisateur désigné déjà 5 fois aux Oscars par la commission », précise-t-il, soulignant que « Le Puits » a été désigné pour ses critères de qualité et la grande sensibilité qu'il dégage. Le vote au sein de la commission, d'après lui, a été unanime. « Ce film dégage quelque chose de spécial. Cela va au-delà du nationalisme. Il dégage une sensibilité à fleur de peau », assure-t-il. Le réalisateur de « Le Puits », toutefois, aura besoin d'un bon distributeur et de gros moyens financiers. Sinon, prévient Hamina, le film passera inaperçu aux Oscars. « Mon film ‘Crépuscule des ombres' est passé inaperçu aux Oscars l'an dernier, car je n'avais pas les moyens d'une bonne distribution. Les Oscars stipulent des présentations devant la presse, des projections..., tout cela coûte de l'argent. Quand un film est désigné aux Oscars, il ne représente pas le réalisateur ou le producteur mais le pays. « Le Puits » représentera l'Algérie aux Etats-Unis », explique-t-il, estimant qu'il est nécessaire d'accompagner Lotfi Bouchouchi dans cette aventure. Il affirme à ce propos que l'Algérie, à l'instar des autres Etats dans le monde, doit financer la distribution des films désignés pour les Oscars. « C'est l'honneur de l'Algérie dont il s'agit. Beaucoup de pays réservent même des espaces via leurs ambassades pour abriter des projections de leurs films sélectionnés pour les Oscars. Pourquoi l'Algérie ne fait-elle pas de même ? Chez nous, il y a une fuite de responsabilité envers le cinéma, le théâtre et la culture d'une façon générale », déplore-t-il. Hamina a fait part, lors de cette conférence, d'une lettre qu'il a envoyée au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et au ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, dans laquelle il sollicite un accompagnement financier pour la distribution de « Le Puits » aux Etats-Unis. « La distribution coûte entre 400.000 et 500.000 $. C'est beaucoup d'argent. J'ai l'intention de solliciter également le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un grand fervent de la culture », dit-il en rappelant que c'est grâce au président de la République qu'il avait pu obtenir les fonds pour la réalisation d'un de ses films. Pour revenir à la commission de sélection, Hamina indique qu'elle n'a pas de critères particuliers à suivre. « Nous prenons en ligne de compte l'originalité du sujet et l'émotion qui se dégage du film. Parfois, il n'y a qu'un seul film produit dans l'année. Il est sélectionné d'office par la commission, car nous n'avons pas d'autre choix. Il est quand même regrettable qu'on ne produit plus de films, alors que notre cinéma était le meilleur en Afrique à une certaine époque », a-t-il conclu.