MM. Dahou Ould Kablia et Nacer Mehal, respectivement ministres de l'Intérieur et des collectivités locales et de la Communication ont répondu, en marge de l'ouverture de la session du Conseil de la Nation du printemps aux questions de la presse portant sur plusieurs sujets d'actualité. Dahou Ould Kablia : «L'organisation de marches est régie par la loi» Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités Locales, s'est exprimé, hier, sur la levée de l'état d'urgence, l'organisation des marches à Alger et la situation des gardes communaux qui sont revenus à la charge cette semaine en revendiquant l'annulation de la décision de leur redéploiement dans divers secteurs. M. Ould Kablia a estimé que l'organisation des marches est régie par des lois dans tous les pays du monde, y compris démocratiques. Le ministre a expliqué les raisons de la non autorisation des marches dans la capitale par des impératifs de sécurité. Les marches, a-t-il estimé, créent des désordres qu'actuellement, «nous ne sommes pas en mesure d'empêcher», en plus des dé-sordres marginaux ou collatéraux plus importants, «qui sont les manifestations du terrorisme». C'est dire que les pouvoirs publics veillent d'abord pour la sécurité des marcheurs et de la ville contre toute menace terroriste. Les marches et les manifestations sont autorisées dans l'ensemble du pays, a-t-il dit. Pour ce qui est des mesures prises lors du dernier Conseil des ministres, pour M.Ould Kablia elles répondent en premier lieu aux attentes de la population. Autrement dit, elles sont d'ordre socio-économique. D'autres mesures d'ordre politique, a-t-il noté, vont suivre. Pour ce qui est de l'existence supposée de centres de détention secret, le ministre a souligné n'en avoir jamais parlé, ajoutant qu'il ne sait pas s'il existe de lieux de détention secrets. Sur un autre plan, le ministre a rappelé que l'état d'urgence donnait au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales la faculté de placer des personnes suspectes en internement administratif. Cependant, il a précisé que cette disposition a été levée en même temps que l'état d'urgence. Après la levée de l'état d'urgence, a-t-il ajouté, l'internement à titre administratif des personnes, dont les activités se révèlent dangereuses pour l'Etat c'est la justice qui doit trancher. «On passe par les voies de droit», a-t-il affirmé. Situation des Gardes communaux : «Des solutions seront apportées» Abordant la situation des gardes communaux, le ministre a reconnu que ce corps qui s'est engagé dans la lutte antiterroriste pour protéger le pays a consenti beaucoup d'efforts. Dans ce cadre, le ministre a exprimé sa «reconnaissance et sa gratitude» pour le travail gigantesque que la garde communale a fait. Cependant, la situation sécuritaire s'étant améliorée, a noté le ministre, «il n'est plus nécessaire de mobiliser un aussi grand nombre de personnes». Cela étant, a-t-il dit, il a été examiné la possibilité de redéployer les gardes communaux ou de les réinsérer selon le cas. M. Ould Kablia a reconnu que cela s'est fait, au départ, dans des conditions un peu trop rapides, avant de souligner que «nous les avons écoutés et enregistré leur doléance». Des solutions seront apportées en concertation avec les concernés sur leur devenir qui devra être à la hauteur des efforts et sacrifice consentis ainsi que des possibilités qu'ils peuvent offrir pour servir leur pays. Une partie des effectifs de la garde communale est destinée à intégrer les rangs de l'ANP et qu'une autre fera l'objet d'un redéploiement dans les conditions appropriées par les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales sur la base de différents dispositifs d'insertion. 400 policiers déployés lors de la dernière marche A la question de savoir combien de policiers ont été déployés lors des dernières marches, le ministre a rappelé qu'à la place des Martyrs, seulement deux unités, soit quatre cent policiers, ont été déployées lors de la dernière marche à laquelle a appelé une aile de la coordination pour le changement et la démocratie.