L'échec patent de sa médiation du processus de paix, lancé en 2003, illustre la fin de non-recevoir de la feuille de route pourtant voulue par la communauté internationale et réduite à l'état de vœu pieux par le néo-apartheid assuré d'une impunité totale. Dans un communiqué publié vendredi dernier, le Quartet a appelé à une reprise des pourparlers israélo-palestiniens, suspendus depuis deux ans. Réuni en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, en présence du secrétaire général Ban Ki-moon, du secrétaire d'Etat américain John Kerry, du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et du haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, il a demandé aux deux parties de « créer les conditions d'une reprise des négociations valables qui mettraient un terme à l'occupation qui a commencé en 1967, et résoudraient toutes les questions liées au statut final ». Cependant, le mal a été stigmatisé. A la base, la colonisation est considérée comme « un obstacle à la paix ». Le Quartet s'est déclaré profondément préoccupé non seulement par l'expansion des colonies, mais également par la « légalisation » rétroactive des unités existantes et la « poursuite, à un rythme important, des démolitions des structures palestiniennes, qui érodent régulièrement la viabilité de la solution à deux Etats ». Qui arrêtera l'Etat hors la loi défiant l'Onu impuissante à imposer la légalité internationale et le parrain américain décrétant vainement le mandat de tous les espoirs ? La promesse d'Obama s'est révélée un vrai gâchis qui s'est traduit par l'abandon de son projet, énoncé au tout début de sa première investiture en 2009, pour conclure un accord dans les deux ans et imposer le gel total des colonies. Deux mandats plus tard, les efforts de l'envoyé spécial chargé du processus de paix, Georges Mitchell, et la médiation du secrétaire d'Etat John Kerry ont buté sur l'intransigeance israélienne plus que jamais marquée par l'accélération des colonies illégales en Cisjordanie et à El-Qods occupée. Pour les observateurs, l'espoir de relancer le processus de paix sera inéluctablement confié à la prochaine administration américaine. C'est pourquoi, d'ores et déjà, le Quartet appelle à une coordination de tous les efforts pour la relance du processus. Présents dans la réunion, les ministres des Affaires étrangères égyptien, Sameh Choukry, et français, Jean-Marc Ayrault, tentent de conjuguer leurs efforts pour un retour à la table des négociations à la faveur de l'initiative française qui s'applique à organiser une conférence internationale avant la fin de l'année. « La voie est étroite, mais elle existe », a souligné le chef de la diplomatie française qui refuse de se résigner au « fait accompli ». A la tribune onusienne, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a tiré la sonnette d'alarme sur la politique destructrice de Tel-Aviv. « Ce que le gouvernement israélien fait en poursuivant sa colonisation expansionniste détruira ce qui reste de possibilités d'appliquer la solution à deux Etats selon les frontières de 1967 », a-t-il déclaré. Il a déploré que « sur douze résolutions du Conseil condamnant la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés adoptées depuis 1967, aucune n'ait été appliquée ». La question des colonies « illégales dans tous leurs aspects » légitime la quête palestinienne d'un consensus pour condamner au Conseil de sécurité le « terrorisme exercé par les colons ». Face au « colonialisme en toute impunité », le président palestinien a martelé le rejet de toute « solution temporaire ou intérimaire ». Assurément, à l'épreuve de l'injustice israélienne, le Quartet joue sa crédibilité.