Avertissement ■ Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a averti qu'Israël courait le risque de devenir un Etat d'«apartheid» s'il ne faisait pas la paix rapidement avec les Palestiniens. John Kerry a fait cette remarque vendredi dernier lors d'une réunion à huis clos de la Commission trilatérale (un groupe non partisan de discussion non gouvernementale fondée par David Rockefeller, ndlr) «La création de deux Etats sera la seule solution réaliste. Parce qu'un Etat unitaire finirait par être, soit un Etat d'apartheid avec des citoyens de seconde classe, soit un Etat qui détruira la capacité d'Israël d'être un Etat juif», a déclaré M. Kerry. «Une fois ce scénario à l'esprit (...) vous comprenez combien il est impératif d'arriver à une solution à deux Etats, à laquelle les deux lea-ders (jeudi) encore, ont réaffirmé leur attachement», a-t-il dit. Le terme d'«apartheid» fait référence au système social ségrégationniste en vigueur en Afrique du Sud de 1948 à 1994. Tandis que John Kerry et le président Barack Obama se sont abstenus d'utiliser ce terme en parlant du conflit israélo-palestinien, l'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter (1977-1981) avait intitulé son livre sur le sujet publié en 2006 «Palestine: la paix, pas l'apartheid.» Parrain des négociations de paix qu'il a relancées en juillet 2013, John Kerry, qui a exhorté jeudi dernier les dirigeants israéliens et palestiniens à faire des compromis, n'a, par ailleurs, réaffirmé que le processus de paix israélo-palestinien n'était pas mort. Les négociations de paix israélo-palestiniennes semblent moribondes, alors que la date butoir annoncée par John Kerry au lancement de cette énième série de pourparlers est prévue pour demain mardi. Les propos de John Kerry relayés par le Daily Beast n'ont pas été confirmés de source officielle, mais ont déjà suscité beaucoup de remous en Israël. A ce titre , il est à rappeler que ce n'est pas pour la première fois que John Kerry s'en prend à l'administration israélienne. Au début de ce mois d'avril, le secrétaire d'Etat américain a estimé que l'annonce par Israël de quelque 700 nouveaux logements à Jérusalem-Est et le refus de libérer un dernier contingent de prisonniers palestiniens avaient entravé le processus de paix. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé mardi que l'annonce la semaine dernière par Israël de quelque 700 nouveaux logements à Jérusalem-Est et le refus de libérer un dernier contingent de prisonniers palestiniens avaient entravé le processus de paix. M. Kerry a critiqué Israéliens et Palestiniens pour leurs récentes décisions «qui ne contribuent pas» à la poursuite du dialogue, mais il s'en est pris précisément à Israël. «Malheureusement, les prisonniers (palestiniens) n'ont pas été libérés le samedi (29 mars)» alors qu'ils auraient dû l'être, a déploré M. Kerry devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. «Puis, un jour, deux jours, trois jours sont passés et dans l'après-midi, quand ils (les Israéliens) pouvaient peut-être le faire, 700 logements de colonisation étaient annoncés à Jérusalem et voilà où nous en sommes», a-t-il regretté. M. Kerry est rentré vendredi soir d'une tournée en Europe et au Proche-Orient visiblement exaspéré et découragé face à un processus de paix entre Israéliens et Palestiniens au bord de l'effondrement.