Photo : Makine F. Au quartier de Ruisseau (Hussein Dey), une quarantaine de personnes, dont Me Ali Yahia Abdennour, président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), se sont rassemblées en fin de matinée d'hier, à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Le coup d'envoi de la marche devait être donné à partir de la Cour d'Alger vers la place du 1er-Mai, sur un itinéraire de 3 km environ. Le dispositif de sécurité déployé sur les lieux a empêché tout débordement des manifestants sur la voie publique et la circulation automobile était pratiquement fluide tout au long du boulevard faisant face à la Cour. Comme durant les précédentes manifestations, les représentants de différents médias ont été fortement présents. Me Ali Yahia Abdenour, vieux militant des droits de l'homme, a prononcé quelques phrases devant les journalistes pour dire que les Algériennes et Algériens doivent vivre dans la liberté et la démocratie. « Le peuple algérien aspire à un changement profond. L'ère de la peur et de l'oppression est bel est bien révolue ». Aux côtés du vieux militant, deux députés du RCD- membre de la branche scindée de la CNCD-et quelques militants visiblement du même courant politique, sont présents devant la Cour. Les traditionnels slogans brandis lors des manifestations des semaines dernières ont été au rendez-vous : « Pour un changement pacifique », « Justice et démocratie », « dignité et justice » ou encore « massira silmiya » (marche pacifique). Se tenant en face du trottoir où s'étaient rassemblés les manifestants, des jeunes du quartier des Annassers (Ruisseau) brandissaient des portraits du chef de l'Etat et une pancarte sur laquelle était inscrit « Pour une Algérie forte et en sécurité ». Les forces de l'ordre se sont interposées entre les manifestants et des habitants du quartier qui scandaient des slogans de soutien au chef de l'Etat. « L'Algérie n'est pas la Libye », ou «Bouteflika n'est pas Kadafi », pouvait-on lire sur les pancartes. Après le départ de Me Ali Yahia, les quelques manifestants qui se sont rassemblés et les jeunes du quartier se sont dispersés dans le calme et aucun incident n'est à signaler. Notons que la wilaya d'Alger n'a pas autorisé la marche proposant aux initiateurs des salles pour tenir leurs manifestations. Pour les autorités, l'interdiction des marches à Alger est justifiée par des raisons d'ordre public.