L'air du changement commence déjà à souffler dans le milieu du noble art algérien. En effet, l'entraîneur le plus titré dans l'histoire de la boxe algérienne Brahim Bedjaoui a annoncé hier qu'il serait candidat durant la prochaine assemblée générale élective de la ligue algéroise qui se tiendra avant la date butoir fixée au 31 octobre prochain. Une candidature motivée, selon Bedjaoui, par les sollicitations répétées de plusieurs clubs et associations algéroises. « Il faut savoir que je suis un homme de terrain qui a une carrière qui dépasse les 40 ans. Mais je ne pouvais pas tourner le dos aux demandes des acteurs de la discipline à Alger. Je tiens à les remercier pour leur confiance. J'espère avant tout gagner la bataille électorale. Après, je mettrai les bouchées doubles pour servir la boxe algéroise qui est en recul. D'ailleurs, il est devenu rare de trouver des boxeurs algérois sélectionnables » a-t-il souligné. Interrogé sur les grandes lignes de son programme, Bedjaoui répondra : « Je vais donner la priorité à la formation continue des entraîneurs et des arbitres. Les clubs bénéficieront d'une aide supplémentaire financièrement, matériellement et techniquement. Je vais élever le nombre des galas en dehors des compétitions officielles organisées durant chaque saison ». Dénonçant la marginalisation des techniciens algériens qui ne peuvent intégrer l'assemblée générale de fédération qu'en étant des élus, Bedjaoui a révélé que le ministère de la Jeunesse et des Sports doit réviser les règlements pour stopper la mise à l'écart des entraîneurs. « Si je n'étais pas élu, je ne pourrais jamais intégrer l'AG de la FAB. Je trouve cela anormal, car je pense que le technicien peut apporter un plus à une assemblée générale. Pour ce qui est de ma mission en tant que directeur des équipes nationales, je serai obligé de quitter ce poste au cas où je serai élu ». « J'ai refusé de succéder au staff technique national » L'hécatombe de la boxe algérienne durant les Jeux olympiques 2016 de Rio de Janei-ro a poussé la fédération à réagir, en limogeant le staff technique composé de Merchoud Bahous, Boualem Ouaddahi et Rabah Hamadache. Une proposition a été faite à Bedjaoui pour prendre le relais. Mais l'actuel coach de l'équipe nationale militaire a rejeté la proposition. « J'estime que ce n'est pas le moment de revenir en équipe nationale. Il faut qu'il y ait aussi du changement au niveau de la fédération. Il ne faut pas prendre seulement les entraîneurs comme boucs émissaires. Il fallait que le bureau fédéral assume aussi l'échec de Rio ». Au sujet du meilleur remède pour relancer la boxe algérienne, notre interlocuteur a indiqué qu'il est temps de revenir aux vrais principes de la boxe. « Nous avons perdu seize années pour ne gagner aucune médaille olympique. Il faut revoir toute notre stratégie. La solution est de prendre un groupe de jeunes boxeurs âgés de 15 ans et de les préparer pour les JO 2024 et faire de l'édition de 2020 une étape intermédiaire. Nous sommes encore adep-tes du résultat immédiat, alors que l'essentiel de la préparation est toujours négligé ». A signaler que Bedjaoui est le premier à avoir brigué la présidence de la ligue algéroise.