Les enquêtes, l'information et les données statistiques sont d'une importance stratégique au même titre que les ressources humaines et en termes d'équipements et de base infrastructurelle dans l'effort national, visant à asseoir d'une manière pérenne les fondements d'un développement économique et social basé sur la création de richesses à tous les niveaux territoriaux et dans l'ensemble des secteurs d'activités économiques. En somme, c'est le postulat général à partir duquel les experts et les universitaires, conviés à un colloque international qui s'est tenu dernièrement à l'Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée (ENSSEA) de Koléa, soumettent à débat des propositions, des réflexions et des analyses sous forme d'une série de communications, et ce, dans l'optique d'apporter des solutions devant contribuer d'une manière efficiente et pragmatique à la résolution de la problématique sous-tendant l'équation : enquêtes statistiques et développement économique et social. Thème choisi pour cette rencontre qui a vu la participation d'éminents universitaires nationaux et étrangers. Le président du colloque, le Pr Hocine Hamdani, plaide pour une amélioration continue de la qualité de la formation de la ressource humaine en charge des statistiques. Un impératif, selon lui, qu'exigent les mutations perpétuelles qui s'opèrent au niveau économique mondial et les évolutions que connaît la discipline qui s'appuie sur le concept de l'innovation et de la créativité et qui recourt, de ce fait et invariablement, à de nouveaux outils. « La nature de la demande de l'information statistique change et évolue en fonction des impératifs de développement économique et social en relation avec le contexte du marché mondial. Ce dernier a été toujours marqué par une instabilité continue dont il s'agit de réduire les effets, en s'attelant à la recherche de meilleurs équilibres de l'économie nationale », estime-t-il. Cette nouvelle configuration de l'échiquier économique tant sur le plan local régional ou national nécessite, selon lui, une réforme de fond. « L'émergence des territoires, en l'occurrence les pôles de compétitivité, le développement des produits du terroir ou le développement local nécessitent une nouvelle approche de l'offre de données statistiques », conditionne-t-il. Et d'ajouter : « C'est-à-dire une réforme en profondeur allant dans le sens création-innovation des méthodes et techniques statistiques de production, de circulation, de coordination et de diffusion de l'information statistique. » A l'en croire, ce n'est que par cette approche qu'on peut constituer un tableau de bord aux indicateurs fiables à la disposition des acteurs de la sphère de l'économie et des pouvoirs publics à tous les niveaux devant les aider à prendre des décisions. « La modernisation du système d'information statistique national, dans ce contexte, va permettre d'accroître les performances du mode de gouvernance en donnant lieu à une meilleure optimisation des allocations des ressources et à une facilitation des choix économiques des acteurs de l'espace territorial (formation qualifiante spécifique, investissement productif, entrepreneuriat, etc.) », précisera-t-il. Et d'ajouter : « Il est temps d'impliquer la communauté scientifique spécialiste en la matière dans cet effort colossal en privilégiant et en consolidant les voix d'interaction entre notre communauté, la sphère économique et les organismes en charge de ce créneau, d'autant plus qu'avec l'introduction des technologies d'information et de communication, notre discipline évolue à une telle vitesse que tout retard en matière de formation ou bien de coopération entre tous les segments aura des répercussions directes sur le développement économique et social », conclut-il. Pour revenir au déroulement du colloque en question, les conférences programmées s'articulent autour de plusieurs volets inhérents à l'importance de la statistique dans les différents segments et activités économiques, notamment dans l'élaboration du Schéma national de l'aménagement du territoire SNAT 2030, l'agriculture, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la croissance économique hors hydrocarbures.