A l'occasion du 59e anniversaire de la bataille d'Issen et en coordination avec le forum d'El Moudjahid, l'association Mechaâl Echahid a organisé, hier, au siège de la wilaya d'Illizi, une conférence à la mémoire des martyrs de cette bataille. Cette manifestation se veut aussi une marque de solidarité avec le peuple libyen. La bataille d'Issen constitue une des grandes épopées de l'histoire de l'Algérie ayant contribué à la mise en échec des manœuvres du colonialisme français de séparer le Sahara algérien du nord du pays et d'asseoir sa domination sur la région, a affirmé Mohamed Ouddoua, universitaire et chercheur en histoire. Selon l'orateur, la bataille d'Issen s'est déroulée le 3 octobre 1957 sur le territoire libyen sous la houlette de Nour Seddik, un dirigeant de l'armée libyenne. Les faits. Nous sommes le 16 septembre1957. Un convoi militaire de l'armée coloniale, se trouvant alors sur le sol libyen, se dirige vers les frontières algériennes pour atteindre la base militaire de Djanet. Le convoi est attaqué par des combattants libyens et des Algériens. Bilan : quatre camions de l'armée coloniale ont été brûlés et un soldat français tué lors de l'opération. Deux semaines après, soit le 3 octobre, l'armée coloniale bombarde le village Issen. Les séquelles de cette attaque sont visibles aujourd'hui encore. Selon Ouddoua, la bataille d'Issen est intervenue au moment où la Révolution algérienne connaissait une phase de progression remarquable. Le message était clair : non à la séparation du Sahara algérien du nord du pays. Ce jour-là, des Algériens et des Libyens se sont élevés comme un seul homme pour déjouer le piège de l'administration coloniale. Ouddoua a affirmé que la bataille d'Issen a contribué non seulement à mettre en échec les plans de l'armée coloniale, mais surtout elle a démontré que la stratégie de la Révolution algérienne était en avance sur les manœuvres coloniales, visant à diviser notre pays et créer un climat de terreur dans la région afin de pousser les pays voisins à ne plus soutenir la Révolution algérienne. « La France coloniale sait que la présence des forces algériennes est une menace sérieuse pour sa présence dans la région. Car elle a estimé que l'occupation de la région passait par celle de l'Algérie, avant d'étendre sa domination sur l'ensemble de la région », a-t-il soutenu. L'orateur a indiqué que les desseins du colonialisme français d'asseoir sa domination sur le Sahara algérien ont fait ressentir, à partir de 1956, le besoin de mettre en place une base arrière dans le sud de la Libye, soit à 25 km des frontières algériennes. Notre interlocuteur a souligné qu'à travers la bataille d'Issen, la peur à changé de camp pour aller s'installer à jamais dans le camp français. Mieux, il a fait savoir que le peuple libyen a fait preuve de grande solidarité envers la Révolution algérienne. Le président de l'association Mechaâl Echahid, Mohamed Abbad, a indiqué que cette conférence s'inscrit dans le cadre de la commémoration du 59e anniversaire de la bataille d'Issen. La célébration a vu l'organisation aussi d'une cérémonie de remise de médailles à des familles de moudjahidine, en plus de l'organisation d'une visite au musée de la ville et une randonnée au niveau du site touristique Oued Djarat. Initiée par l'association Mechaâl Echahid, la conférence s'est déroulée en présence du wali, du secrétaire général du conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (Uma), Saïd Mokadem, du directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, ainsi que de moudjahidine de la wilaya d'Illizi. Les intervenants ont mis en relief la solidité des rapports politiques et sociaux qui existaient entre les peuples algérien et libyen.