Le ministère de la Santé a réussi à combler le déficit en matière de couverture en médecins spécialistes, notamment dans le Sud et les Hauts-Plateaux, s'est félicité le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Pour preuve, les déplacements des malades de ces régions vers les structures hospitalières du Nord « ont nettement diminué grâce à la prise en charge médicale spécialisée localement », a précisé le ministre. Les chiffres le démontrent : 40.000 consultations médicales et 3.000 interventions chirurgicales ont été menées dans ces régions. « C'est le médecin qui va vers le malade et pas le contraire », a indiqué le ministre, en réponse à une question du député Larbi Allali sur la situation de la santé à Béchar, au sud-ouest du pays. Abdelmalek Boudiaf a tenu à préciser que les projets de réalisation de centres hospitalo-universitaires (CHU) dans les wilayas du Sud-Ouest n'ont pas été annulés, mais « juste gelés ». Il a expliqué que cinq projets ont été gelés à cause des coûts élevés des offres des bureaux de réalisation des sociétés multinationales, qui ont dépassé le taux de 169% du coût réel de ces centres. « Si l'on avait cédé aux offres de ces lobbies, ça aurait été une trahison », a-t-il estimé. Evoquant la situation de son secteur à Béchar, le ministre a soutenu que cette wilaya de Sud-Ouest dispose de structures hospitalières, de médecins spécialistes et de professeurs universitaires compétents, soulignant que l'hôpital actuel « remplit le rôle d'un CHU, à l'instar de ce qui se fait dans la wilaya de Bejaïa depuis des années, sans pour autant priver ces régions des services hospitalo-universitaires ». Boudiaf a saisi l'occasion pour rappeler l'arrêté ministériel de 2013, portant création de 23 centres hospitalo-universitaires. « Il sera procédé progressivement à l'ouverture de nouveaux centres spécialisés en chirurgie, en ORL, en pneumologie et en oncologie », a-t-il fait savoir. De même pour la wilaya de Souk Ahras, en réponse à la question du député Hassen Aribi du Front de la justice et du développement. L'ouverture d'un CHU est soumise à des conditions, a rappelé Abdelmalek Boudiaf. « Elle ne dépend pas du ministère de la Santé seulement, mais également du ministère de l'Enseignement supérieur », tout en précisant que son département a procédé à la réouverture des salles de soins fermées durant la décennie du terrorisme. « Plus de 19.900 aides-soignants ainsi que 18.000 infirmiers ont été formés et intégrés dans le cadre de la santé de proximité », a-t-il affirmé. Le ministre a saisi l'occasion pour « mettre au point », selon lui, la décision de la mise en retraite des professeurs des CHU. « Il faut savoir que ce n'est pas une sanction. Ils sont une élite mais il faut donner la chance aux jeunes. La gestion d'un service n'est pas éternelle. Il s'agit d'une décision qui s'inscrit dans le cadre des lois en vigueur sur les plans national et international », a-t-il précisé devant les députés.