La tension monte entre la Turquie et l'Irak, à l'approche d'une offensive d'envergure qui sera menée par l'armée irakienne et la coalition internationale pour libérer Mossoul, cible de nombreuses convoitises – des groupes terroriste. En dépit de l'échec cuisant qu'elle a subi dans la région, la Turquie œuvre, sans relâche, pour être partie prenante dans l'assaut contre la deuxième ville d'Irak, tenue par le groupe terroriste Daech depuis juin 2014. N'ayant pas obtenu le rôle de premier plan qu'elle a tant espéré, elle revendique des droits historiques sur cette ville. Elle prétexte la présence dans cette région située à une centaine de kilomètres de sa frontière, de 2.000 soldats turcs dont 500 déployés à Bachiqa, non loin de Mossoul. Cette présence est vivement critiquée par les responsables irakiens, qui affirment que leurs homologues turcs n'ont obtenu aucun accord préalable sur ce déploiement. Le gouvernement irakien qualifie cette présence « de force d'occupation ». Il a demandé une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'Onu à ce sujet. Bagdad insiste en outre pour que ce soit ses hommes qui conduisent l'offensive annoncée sur Mossoul, alors que le président turc a affirmé avoir mis en œuvre un plan B si son pays en est exclu. A Mossoul, tout est fin prêt pour mener l'opération militaire. Hier, l'armée irakienne a annoncé avoir largué par les airs des dizaines de milliers de tracts sur cette ville, dont certains donnant des consignes de sécurité aux habitants en prévision de l'offensive prévue. Sur certains tracts figurent des consignes de sécurité pour les habitants, les invitant notamment à mettre du ruban adhésif sur leurs fenêtres pour prévenir les éclats de verre, et à éviter les endroits où des raids aériens se déroulent. Des largages de tracts donnant des « informations » aux populations ont déjà eu lieu à Mossoul et dans d'autres villes tenues par Daech que l'armée irakienne cherchait à reconquérir. Les forces progouvernementales, soutenues par la coalition, s'apprêtent à lancer une offensive d'envergure qui impliquera de nombreuses forces irakiennes parfois rivales telles que l'armée, la police, des combattants peshmergas kurdes ainsi que des milices sunnites et chiites. Pour l'heure aucune précision n'a été fournie concernant le début de l'opération. Pour le président de la région autonome kurde d'Irak Massoud Barzani, il est temps que cette opération commence, tous les préparatifs ayant été achevés. Cette offensive fait craindre le pire. Pour les organisations humanitaires, cet assaut risque de provoquer une crise humanitaire majeure. Selon l'ONU, jusqu'à un million de personnes pourraient être déplacées.