La bataille de Mossoul, province irakienne occupée par Daech, caractérisée par des préparatifs militaires, enregistre un conflit diplomatique opposant Ankara et Baghdad. L'Irak vit au rythme des préparatifs pour la bataille de Mossoul, pour libérer la province occupée par Daech en juin 2014. «L'Allemagne a envoyé aux milices peshmergas des antichar Milan dans le cadre de ces préparatifs. La France et les USA appuient également les Kurdes par les armes lourdes. Les avions français entendent participer à la bataille», a précisé un responsable. La Turquie qui a déployé des militaires en Irak refuse le rappel de ses troupes, malgré une insistance de la part de Baghdad. La coalition internationale instaurée pour la bataille de Mossoul, formée de nombre de pays, dont les USA, ne concerne pas la Turquie. Washington a précisé que «les forces internationales ne doivent pas être déployées en Irak sans l'autorisation de ce pays». L'allusion est faite à la Turquie dont les troupes déployées en Irak sont qualifiées d'«indésirables» par ce pays. Le ministère irakien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur turc pour lui signifier le refus par l'Irak de la présence militaire d'Ankara. La Turquie fait la sourde oreille et refuse de quitter les terres irakiennes. Tayyip Erdogan ne s'est pas limité au refus de faire quitter ses troupes militaires de l'Irak, mais a exigé que les troupes militaires chiites et les forces kurdes participent à la bataille contre Daech à Mossoul. Il a dénoncé le Premier ministre irakien qui réclamait le départ des troupes militaires turques de son pays. «C'est qui le Premier ministre irakien ?», a-t-il lancé avec ironie. Le Premier ministre d'Irak a accusé Tayyip Erdogan de tentative de compliquer la situation en Irak avec ses propos. D'après les médias turcs, quelque 2000 soldats turcs sont déployés en Irak, dont 500 sur la base de Bachiqa, dans le nord du pays, où ils entraînent des volontaires irakiens sunnites en vue d'une reconquête de Mossoul. Début octobre, les députés irakiens avaient appelé leur gouvernement à prendre des mesures de rétorsion contre Ankara après un vote du Parlement turc prolongeant le mandat qui autorise les troupes turques à intervenir en Irak et en Syrie, qualifiant de force d'occupation la présence militaire turque à Bachiqa. La polémique opposant la Turquie à l'Irak a lieu au moment où une coalition internationale s'apprête à la bataille de Mossoul pour libérer la province des mains de Daech. Le désaccord opposant la Ankara à Baghdad influe sur les préparatifs pour cette bataille. Les Américains qui tentent de ménager Ankara, les Kurdes et Baghdad, n'arrivent pas à obtenir la conciliation engageant ces pays, tandis que Daech se prépare à la bataille. La polémique retarde la libération de la province irakienne Mossoul et la bataille contre Daech. L'ONU attend un million de réfugiés La bataille pour la reprise de la province de Mossoul, en Irak, verra la fuite des combats d'une grande partie de la population de la province. Un million de réfugiés est attendu, d'après l'ONU. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit mobilisé pour l'accueil de ce grand nombre de personnes. Le HCR redoute déjà l'impact humanitaire suite aux informations faisant état d'une bataille des forces irakiennes sur Mossoul, aidées par une coalition internationale. Et en prévision de ces combats annoncés dans cette deuxième ville irakienne, le HCR estime que «jusqu'à 1,2 million de personnes pourraient fuir les combats». Lors d'un point de presse tenu il y a quelques mois à Genève, le porte-parole du HCR a indiqué que près de 400 000 personnes pourraient fuir en direction du sud de Mossoul. Selon Adrian Edwards, 250 000 civils partiront eux en direction de l'est alors que 100 000 seraient attendus au nord-ouest de la ville, en direction de la frontière syrienne. Tous ces milliers de civils viendraient alors s'ajouter aux quelque 3,38 millions d'Irakiens déjà déplacés depuis janvier 2014 par les violences qui frappent l'Irak.