«Le 14 mars, journée nationale des handicapés, est une journée qui ressemble à toutes les autres». Tel est le propos sceptique de Ali Hayouna, président de l'Association nationale des éducateurs et enseignants spécialisés pour aveugles (ANEESA). Et pour cause, cette frange d'élèves est confrontée depuis longtemps aux même problèmes : manque flagrant de matériel pédagogique et absence de perspectives scolaires et universitaires pour les lycéens et étudiants non voyants. L'ANEESA qui joue un rôle intermédiaire entre la tutelle qui est le ministère de la Solidarité et les élèves non-voyants, notamment les lycéens et les étudiants, essaie tant bien que mal à leur procurer les moyens pédagogiques pour ne pas être en retard par rapport aux autres élèves normaux. «De temps à autre, le ministère de la Solidarité nous fait des dons mais cela reste insuffisant face à la demande importante», estime M. Hayouna. Ce même responsable souligne également que ces élèves suivent le même programme que ceux de l'Education alors qu'ils sont rattachés à la Solidarité. L'Association exhorte les pouvoirs publics à les intégrer à l'Education nationale. L'autre problème auquel est confronté l'ANEESA est celui des lycéens et des étudiants. Ces derniers sont livrés à eux-mêmes une fois les cycles primaire et moyen terminés. Conséquence : il y a un manque flagrant de livres en braille. «Les lycéens et les étudiants se débrouillent, chacun à sa manière», affirme M. Hayouna. A cette difficulté, s'ajoute le manque de formation aux nouvelles technologies. «Il n'y a aucun centre de formation sur les nouvelles technologies comme l'Internet ou la possibilité d'organiser des stages dans ce domaine pour cette frange», s'insurge M. Hayouna.