Les étudiants non-voyants de l'université d'Es-Senia à Oran, veulent profiter de la journée mondiale des handicapés pour lancer un appel au recteur de l'université et à tous les chefs des établissements de l'enseignement supérieur, et ce, afin de contribuer à l'amélioration des conditions de la formation de cette catégorie spécifique d'étudiants. Ils sont spécialisés en sciences politiques, littérature et autres branches, nécessitant naturellement et comme pour tout étudiant qui poursuit des études universitaires, des outils pédagogiques adaptés, tels les ouvrages et autres matériels informatiques ou sonores, parallèlement aux installations spécifiques, notamment la réservation de places adéquates dans les salles de cours et d'examens afin de permettre aux non-voyants de poursuivre leur cursus dans de bonnes conditions. Larbi Belhadjar, président de l'association des étudiants universitaires non-voyants du bureau régional d'Oran, fera savoir à ce propos: «Nous sommes 35 étudiants non voyants à l'université d'Oran, dont 5 docteurs dans les diverses spécialités et nous demandons, comme l'a signalé le communiqué du Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, dans sa note adressée aux recteurs des universités et aux chefs d'établissements d'enseignement supérieur, de prendre en charge des contraintes propres à cette catégorie d'étudiants non voyants.» Ainsi dans ce contexte et hormis les outils pédagogiques indispensables, tels les ouvrages et livres spécialisés et équipements spécifiques au langage braille et sonore, ces mêmes étudiants demandent, et l'ensemble des étudiants de toutes les universités l'approuverait, une priorité pour l'octroi de chambres aux étudiants aveugles au sein des campus universitaires, ainsi qu'une facilitation à l'accès au service de la restauration. D'autres demandes, toutes aussi spécifiques, sont ainsi portées sur la plateforme, adressée par les représentants des étudiants non-voyants aux autorités locales et nationales et aux responsables administratifs de l'université. M. Dekkiche, porte-parole des étudiants non-voyants de l'université d'Es Senia à Oran fera savoir pour sa part: «Nous nous basons essentiellement sur la note adressée par le Ministère de l'enseignement supérieur aux responsables administratifs et pédagogiques des universités, nous tenons à avoir un espace tel qu'il est conçu à la bibliothèque nationale d'El Hamma à Alger qui est dotée de 5 micro-ordinateurs en braille et de plus de 1.670 ouvrages spécialisés et pratiques pour les étudiants non voyants alors qu'à Oran nous n'avons qu'une centaine de revues, totalement dépassées pour des étudiants qui aspirent au magister ou au doctorat dans les diverses spécialités.» En attendant la prise en charge réelle de cette frange spécifique d'étudiants, il est à signaler qu'ils sont environ 150 étudiants non-voyants qui poursuivent leurs études supérieures dans les filières des sciences sociales et humaines qui leur sont traditionnellement accessibles dans les quatre grandes universités d'Alger, Oran, Constantine et Annaba.