Les Etats-Unis ont proposé, mardi dernier, de dépêcher une mission au Sahara occidental en vue d'accélérer le processus onusien pour le règlement du conflit entre le Front Polisario et le Maroc. Cette proposition a été formulée au cours d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à huis clos. Cette proposition a reçu l'approbation de l'ensemble des membres de cet organe, selon le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari. Il s'agit de la seconde mission du genre dans la région. La première avait été effectuée du 3 au 9 juin 1995. Elle avait alors insisté sur la nécessité d'accélérer la mise en œuvre du plan de règlement, en soulignant le « succès de la Minurso dans le maintien du cessez-le-feu ». Mais l'absence d'un consensus entre ses membres l'avait empêchée d'y retourner une deuxième fois. « Etant donné la position de la France au Conseil de sécurité qui veut passer sous silence tout ce qui se passe au Sahara occidental, le Conseil de sécurité n'a pas pu envoyer une deuxième mission », a indiqué Boukhari, expliquant que la prochaine mission allait « refléter l'intérêt du Conseil de sécurité d'être présent sur le terrain d'un conflit inscrit dans son agenda ». Avant la formulation de cette demande, l'envoyé du chef de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, avait présenté un compte rendu au Conseil de sécurité sur la gestion de ce dossier, à la lumière des développements survenus dernièrement dans les territoires occupés. Il a fait part aux 15 membres du Conseil des blocages dressés par le Maroc qui l'empêchent de mener ses navettes diplomatiques prévues pour la relance des négociations entre les deux parties du conflit. Pour rappel, le Maroc avait déjà tenté de le pousser à la sortie en 2012 et l'avait par la suite déclaré « persona non grata » dans les territoires sahraouis occupés. Toutefois, le voyage de Ross dans la région « est toujours en cours de discussion », selon le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, qui a confirmé, par contre, le déplacement, en novembre prochain, du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à Marrakech, pour prendre part à la Cop 22. Le porte-parole s'est abstenu de confirmer la tenue de ces rencontres entre le chef de l'ONU et les autorités marocaines sur la question sahraouie, en reconnaissant, par ailleurs, que le dossier était « une question complexe » et difficile à gérer, notamment après la dernière visite dans la région de Ban qui avait qualifié d'« occupation » la présence marocaine dans l'ancienne colonie espagnole voisine.